Ma première critique de l'année ira à une roman court mais dense, poignant. "Petit pays" a déjà été généreusement présenté, commenté, chroniqué, je ne vais donc pas parler du récit en lui-même mais de mon ressenti.
Comme la plupart des lecteurs, j'ai bien sûr été douloureusement frappée par la violence de cette immersion dans le génocide des Tutsis au Rwanda. Comment y être insensible ? Un triste pan de l'histoire africaine dont on a trop peu parlé, silence coupable ?
Gaby, le jeune narrateur métis, prend le temps de nous présenter son pays, sa famille, sa culture mixte et ses amis avant de nous entraîner au fil de l'histoire, dans un crescendo aussi redoutable qu'un tsunami. Son témoignage nous laisse dans un désarroi nauséeux, sans plus aucune foi dans l'être humain ; tout en nous rappelant que si la guerre semble éternelle faute de pouvoir, savoir pardonner, il existe quand même de bonnes raisons de s'accrocher à la vie, pour tout ce qu'elle a à offrir d'autre que des corps assassinés et déchiquetés.
Peut-être pas la lecture idéale pour débuter une nouvelle année mais une lecture nécessaire.