Grand discours, petite révolution ?

Si tu pensais que la jeunesse ultra-connectée allait droit dans le mur, Petite Poucette de Michel Serres est là pour t’expliquer que non, en fait, elle est juste en train d’inventer un nouveau monde… et que les vieux grincheux feraient bien d’arrêter de râler.

L’idée de Serres, c’est simple : les jeunes d’aujourd’hui (qu’il surnomme "Petite Poucette" parce qu’ils tapotent sur leur smartphone du bout des doigts) sont les pionniers d’une nouvelle ère. Le savoir n’est plus stocké dans nos têtes mais dans le cloud, les relations sociales explosent les barrières physiques, et les profs ne sont plus les gardiens du savoir, mais des guides dans un océan d’informations illimitées. Bref, on est en pleine métamorphose et il va falloir s’y habituer.

Alors oui, l’idée est intéressante, et Serres a cette plume fluide, élégante, presque poétique, qui rend la lecture agréable. Il ne diabolise pas la technologie comme certains essayistes catastrophistes, au contraire, il s’enthousiasme pour ce futur en construction.

Mais voilà… ça reste un essai court, assez flou, et parfois trop emphatique. On sent qu’il veut secouer les esprits, mais il évite d’aller trop en profondeur. Oui, le numérique change tout, mais comment ? Avec quelles conséquences concrètes ? Serres pose plus de questions qu’il n’apporte de vraies réponses, et parfois, on a l’impression de lire un grand discours inspirant, mais qui manque un peu de fond.

Bref, Petite Poucette, c’est une réflexion optimiste sur la révolution numérique, un bel hommage aux nouvelles générations, mais un essai qui survole plus qu’il ne creuse. Inspirant, mais un peu trop abstrait pour vraiment marquer.