Au petit matin, Petites Cendres sort du cabaret où il officie, dégouté par le comportement d’un client. Au bord de l’océan, il tombe sur le vieux Grégoire, en pleine altercation avec un policier blanc. Tandis qu’ils s’interpose, d’autres vies se nouent et se dénouent aux abords de la grève : Mark, étudiant mal dans sa peau, cherche les deux jeunes hommes qui sont allés se baigner malgré l’interdiction ; Lou et Philli se préparent à entamer ensemble leur transition de genre ; Love, jeune femme d’origine vietnamienne, suit ses amis Martin et Nathan sur la plage où les deux garçons ont l’intention de consommer du crack…
C’est un hasard, mais j’ai en ce moment un penchant pour les récits en flux : après Virginia Woolf (citée comme un modèle sur le bandeau de Petites Cendres) puis la longue phrase sans fin de l’Autre nom de Jon Fosse, me voilà à nouveau dans une prose quasi ininterrompue sur 200 pages, qui vague de personnage en personnage comme en un long plan-séquence pulsatile. L’écriture de Marie-Claire Blais est également ancrée dans les réalités sociales de l’Amérique, mettant à l’honneur des personnages marginaux, qu’elle campe avec une énergie flamboyante, une liberté punk qui n’est en rien celle d’une dame de 82 ans (ou qui n’appartient qu’aux dames de 82 ans ?). Entre les deux pôles que représentent Petites Cendres, métis et transgenre, et le policier blanc, démultipliés dans les autres conflits de cette nuit électrique, circulent toute l’énergie des conflits passés et présents de la société américaine. De la guerre du Vietnam à la résurgence des milices d’extrême-droite en passant par le 11 septembre, première image gravée sur les rétines de Mark enfant, ce sont toujours les mêmes braises qui couvent, faisant de la nuit de Petites Cendres ou la capture un crépuscule permanent, sans que l’on puisse dire si la lueur à l’horizon est celle d’un incendie ou celle du jour nouveau.Au petit matin, Petites Cendres sort du cabaret où il officie, dégouté par le comportement d’un client. Au bord de l’océan, il tombe sur le vieux Grégoire, en pleine altercation avec un policier blanc. Tandis qu’ils s’interpose, d’autres vies se nouent et se dénouent aux abords de la grève : Mark, étudiant mal dans sa peau, cherche les deux jeunes hommes qui sont allés se baigner malgré l’interdiction ; Lou et Philli se préparent à entamer ensemble leur transition de genre ; Love, jeune femme d’origine vietnamienne, suit ses amis Martin et Nathan sur la plage où les deux garçons ont l’intention de consommer du crack…
C’est un hasard, mais j’ai en ce moment un penchant pour les récits en flux : après Virginia Woolf (citée comme un modèle sur le bandeau de Petites Cendres) puis la longue phrase sans fin de l’Autre nom de Jon Fosse, me voilà à nouveau dans une prose quasi ininterrompue sur 200 pages, qui vague de personnage en personnage comme en un long plan-séquence pulsatile. L’écriture de Marie-Claire Blais est également ancrée dans les réalités sociales de l’Amérique, mettant à l’honneur des personnages marginaux, qu’elle campe avec une énergie flamboyante, une liberté punk qui n’est en rien celle d’une dame de 82 ans (ou qui n’appartient qu’aux dames de 82 ans ?). Entre les deux pôles que représentent Petites Cendres, métis et transgenre, et le policier blanc, démultipliés dans les autres conflits de cette nuit électrique, circulent toute l’énergie des conflits passés et présents de la société américaine. De la guerre du Vietnam à la résurgence des milices d’extrême-droite en passant par le 11 septembre, première image gravée sur les rétines de Mark enfant, ce sont toujours les mêmes braises qui couvent, faisant de la nuit de Petites Cendres ou la capture un crépuscule permanent, sans que l’on puisse dire si la lueur à l’horizon est celle d’un incendie ou celle du jour nouveau.