La fille de Minos et de Pasiphaé
Il a un adage qui dit que les livres qu'on étudie en classe nous ennuie terriblement, he bien c'est faux avec Phèdre. Au contraire, il est intéressant d'étudier l'art qu'avait Racine pour composer ces terribles alexandrins qui nous émeuvent. Cette pièce est sûrement le chef d'œuvre du roi dramaturge, car elle offre une atmosphère tragique digne des pièces de Sophocle et d'Euripide.
Phèdre est consciente de son amour et incestueux et adultère, mais elle ne peut rien y faire : elle est la victime de la foudre des Dieux. La beauté des alexandrins contraste avec la noirceur du personnage, de ses sentiments, de tout son être. Ha ! Mais aussi sombre soit-elle comment ne pas éprouver de la compassion à son égard, cette femme qui crie "tout m' afflige et me nuit et conspire à me nuire" ? Car Phèdre est terriblement humaine, elle aime l'interdit, elle s'y frotte et veut gagner la bataille, quitte à perdre son honneur. Elle aime Hippolyte, son beau fils, et pense à Thésée pour éloigner Aricie. Elle est faible, elle a le sang vil et elle s'abhorre elle même.
Comment ne pas se reconnaître dans Phèdre ? Une œuvre d'un lyrisme noir envoutant.