Pieds d'argile est dans la droite lignée de son prédécesseur Le Guet des Orfèvres. Les premières pages sont même un peu déconcertantes tant on est en terrain très connu.
Ce n'est bien sûr qu'une façade et l'histoire trouve vite son propre rythme, avec comme d'habitude maintes péripéties à travers tout Ankh Morpork et une découverte progressive de nouveaux quartiers de la ville.
Cette fois, la Garde doit résoudre une série d'événements d'apparence séparés : des meurtres, un empoisonnement et l'émancipation étrange des golems - l'équivalent des robots dans l'univers du disque-monde.
Il y a encore moins de temps mort que dans les deux premiers tomes de la Garde. Chaque agent vit sa propre aventure; tout le monde a un rôle à jouer et on s'attache encore plus à cette bande éclectique de bras cassés. On retiendra bien sûr les interactions jouissives entre la sublime Angua et son acolyte Hilare Petitcul, qui forment un super duo, ainsi que l'aventure du golem Dorfl, qui porte un sous-texte passionnant sur l'esclavage et la libre-pensée. Mais cette fois, au contraire du tome précédent dans lequel il était très effacé, c'est Vimaire qui vole la vedette. Quel plaisir de le voir évoluer, quelle richesse dans son traitement ! Son évolution est bluffante et son écriture est admirable. Il prend enfin possession de son rôle de personnage principal, avec l'art et la manière, en devenant définitivement le Sherlock Holmes des temps modernes.
Allez juste pour la forme parce qu'il faut bien rédiger un verdict : ce Pieds d'Argile est un vrai régal et réunit toutes les qualités d'un bon Pratchett : une intrigue passionnante, un rythme effréné et une lecture facile, des personnages très attachants et un humour au poil. Le pied !