Pietra Viva par carolectrice
D'abord, la mort mystérieuse du jeune moine Andrea, dont l'artiste a disséqué le corps délicat. Il fuit Rome mais ses démons le rattrapent.
J'ai adoré suivre le célèbre sculpteur Michelangelo à Carrare où il se rend pour sélectionner les blocs de marbre qui bâtiront le tombeau que lui a commandé le pape...
"L'inadéquation fondamentale entre l'image qu'il a de son âme et son apparence le pousse à vouloir modeler le corps des autres, à s'approprier leur beauté."
On va comprendre peu à peu que le masque que s'est forgé notre héros, arrogant et solitaire, l'a aidé à survivre à la mort de sa mère, qu'il avait réussi à totalement occulter de sa mémoire ! Mais c'est sans compter sur le petit Michele, 6 ans, qui, après la mort en couches de sa propre mère, se prend d'amitié pour Michelangelo et l'aide à exorciser ses démons par la spontanéité de son rire d'enfant...
J'ai beaucoup aimé la métaphore filée de la "pierre vive" (traduction du titre en italien) : le sculpteur, par son travail, donne vie à la pierre... Tailler le marbre fera ressurgir tous les morts de la vie du sculpteur et lui donnera l'inspiration sacrée, en le libérant de sa part d'ombre.
L'écriture est belle et poétique, ce roman - presque une évocation - se lit très vite. Mention spéciale au personnage chevalin Cavallino, un excentrique un peu perché qui se prend pour un cheval mais semble être le seul à pouvoir lire l'âme du jeune homme tourmenté en proie à ses émotions.
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