Quand on lit Pimp - qui sort en 1969 en même temps que son auteur de prison - qu'est ce qu'on s'amuse ! La biographie d'un maquerau, afro-américain de la fin des années 50, que pouvait-on demander de mieux pour Noël ? Parce que Iceberg Slim - c'est son blaze, t'as vu ! - a eu une vie plus que remplie !
Après une courte enfance dans les campagnes de l'illinois, le voilà, jeune adulte dans les rues d'un Chicago abandonné à la drogue et à la prostitution : que de projets de carrière soudain ? Le livre commence tranquillement sur ses premières amitiés dans le milieu, ses premiers rêves de grandeur lorsqu'un.. confrère.. lui offre sa première fille ! Le livre s'égare un peu (ou se plonge jusque) dans les détails de la vie d'un mac, apprendre à se faire aimer, à se faire respecter, et tout ça demande un sacré coup de rein, ou de ceinture, ou même de ceintre mais il vous expliquera mieux que moi ; enfin c'est une affaire qui roule, un tranquille quotidien qu'on découvre avec délice, parce que c'est plutôt agréable à lire, étrangement, ni trop dur, ni trop laid, c'est chouette le quotidien quand ça se passe bien, mais ça ne peut pas toujours se passer bien pour un petit mac et ses trois ou quatre filles, il y a la concurrence des pros, des grands, et justement, en voilà un !
Depuis que j'ai lu ce livre, je veux, comme ce gros mac trop fort qui poussera Iceberg dans la drogue - dure, dur ! - qui vit dans un appartement géant avec sa panthère, une panthère ! Parce que si notre héros vit dans des appart' miteux avec ses filles, il sait nous en mettre plein les yeux : ça fait rêver la Cadillac, et le costume violet, les revers velours tigre, chapeau à plume et la panthère ! Attention, attention, avec Iceberg on apprend aussi à avoir la classe !
Ce livre est peut être malsain, misogyne, violent et sale, mais c'est ce qui vous y plaira, tout ça forme le luxueux écrin d'une vie de luxure qu'il nous livre avec coeur, honnêteté et même une appréciable touche de style. Parfois même, le livre s'envole et nous parle de l'enfance d'Iceberg, de la condition d'un jeune black dans les années 30 et on aime bien aussi la crudité de la vie.