Une dystopie sur fond de culture pop 80's. Ready?
Même si Ready Player One apparaît comme un livre pour les geeks, je pense qu'il peut être lu et apprécié par n'importe qui. Je me suis plongée dedans quasi non stop pendant cinq jours comme je ne l'avais pas fait depuis des années, et voici pourquoi.
*Un futur proche très réaliste
L'histoire se déroule seulement 35 ans dans le futur et nous présente une situation terriblement réaliste. Rupture de stock de pétrole, surpopulation, pauvreté et famine grandissantes, fuite massive vers un monde virtuel. On ne peut pas s'empêcher de s'imaginer, avec 35 ans d'âge en plus, dans un monde comme celui-ci.
J'imagine que c'est de cette façon que les premiers lecteurs de 1984 ou Le meilleur des mondes ont dû ressentir la lecture à l'époque: la matérialisation d'un futur à la fois redouté et possible.
La description des Etats-Unis de 2044 de Cline est parsemée au fil du livre, mais suffisamment détaillée pour être cohérente, réaliste et même un peu fascinante. Je me suis même dit "Bon, j'aurai la soixantaine en 2044, comment est-ce que je vivrais dans ce monde-là?"
*Les ingrédients d'une lecture addictive
A mon avis, ce livre a tout ce qu'il faut pour tenir le lecteur en haleine jusqu'à la fin: des personnages travaillés, un univers riche et bien pensé dans lequel on s'immerge très rapidement, un scénario à rebondissements riche en action, suspense et retournements de situation.
Bien qu'il n'y ait rien de vraiment original ou imprévisible au fil de l'histoire, le lecteur se laisse tout de même prendre par surprise et et attend la suite avec impatience. Même la découverte de l'univers attire l'attention: l'impact de la rupture de pétrole dans la vie quotidienne, comment la réalité virtuelle OASIS a changé notre monde, et comment cette passion pour les années 80 rappelle cet éternel attrait pour ce qui "était mieux avant".
J'ai aussi aimé découvrir la personnalité et le passé de Wade, ainsi que d'autres personnages comme James Halliday lui-même. Alors que leurs personnalités se dévoilent, je me suis progressivement attachée à certains d'entre eux alors que l'on découvre l'influence de ce "futur" sur eux. Tous les personnages sont intéressants: des jeunes de 18 ans qui n'ont rien connu d'autre aux personnes nées à la fin du XX° siècle (comme nous) et qui ont tout perdu au cours du XXI°.
*Un joyeux mélange de culture des années 80
Enfin, il y a aussi toutes les références aux années 80. Je ne pense pas que cet aspect du livre n'intéresse que les joueurs qui se rappellent leurs premières victoires et leurs premiers "Game Over" ou ceux qui ont grandi dans les années 80. Les références populaires de ces années sont vastes, de PAC-MAN à Highlander, de Midnight Oil à ACDC.
N'importe qui peut, en découvrant une nouvelle page, commencer à chanter un air de longue date, ou rire en pensant à une blague des Monty Python. C'est comme si, en tant que lecteur, on commençait à partager l'obsession de Halliday pour les années 80, avec une pointe de nostalgie. Pourtant, je suis trop jeune pour avoir vraiment des souvenirs de cette décennie, et je n'ai pas une passion particulière pour les années 80.
Pour résumer, Ready Player One réunit tous les ingrédients que j'aime dans un livre et plus encore. Un univers futuriste fascinant de réalisme, des personnage intéressants, un univers travaillé, un scénario addictif et des références culturelles nostalgiques.
Et, cerise sur le gâteau pour les geeks, tout un tas de référence à l'univers des gamers, à commencer par l’œuf de Pâques, le fameux "Easter Egg"...
Are You Ready?