"On peut s'aimer, se désaimer" disait un grand poète - ah oui, Calogéro de son nom je crois. Bref, l'amour tant comme sujet littéraire que musical aura été chanté, traité et maltraité maintes fois, ça on le savait. Et puis arrive Christophe Ono-dit-Biot et sa plume enjoliveuse, sa culture plutôt bien fournie mais surtout son manque de vulgarité et de cynisme qui se fait bien rare de nos jours chez les écrivains dignes de ce nom.
Attention à ceux qui s'attendent (comme moi au début) à une histoire de meurtre, une enquête presque policière, vous serez bien déçus. Ou plutôt surpris, car Plonger n'est pas tant dans le fond mais dans la forme. Une écriture belle, vraie, modeste mais toujours juste, Ono-dit-Biot nous embarque de sa belle plume fluide le long d'un fleuve par lequel on se laisse bercer du début à la fin.
Idylle tourmentée entre César, journaliste, et Paz, photographe Asturienne belle et rebelle, il est ici question d'amour, mais pas seulement celui d'un couple qui construit des châteaux en Espagne, prend l'eau à Venise et s'échoue sur une plage d'Arabie - c'est aussi mais surtout celui d'un père à son fils, Hector, à qui ce livre est adressé.
Noir et solaire à la fois, Plonger, loin du livre d'initiation, est une ode à la mer, à la mère, une véritable plongée initiatique dans les profondeurs de la vie.