Note globale des oeuvres poétiques d'un illuminé.
Rimbaud, le petit génie. Rimbaud, le fou. Rimbaud, le torturé. Rimbaud, le très conscient et très libre. Rimbaud, l'amant de Verlaine. Les compléments ne manquent pas pour qualifier Rimbaud, ce poète que la foule unanime vénère.
Si je connaissais les poèmes les plus célèbres, tels que "Le Bateau ivre", "Voyelles", ou quelques-uns étudiés en cours, tels que "Au Cabaret-Vert", "Ophélie", "Aube", les relire dans un autre contexte et ensemble fut un vrai plaisir, et j'ai pu davantage les apprécier, voire les comprendre. Parce que la poésie de Rimbaud est difficile d'accès, immensément riche, portée sur les sens, emphatique. Certains passages m'ont plus touchée que d'autres. J'ai beaucoup aimé les simples Poésies, j'ai aimé les Illuminations, j'ai moins aimé Une Saison en enfer. Cette dernière, plus abstraite, est certes très intéressante de par ses névroses et réflexions, mais un peu trop tragique et floue à mon goût. Et contrairement à ce que je pensais, la poésie en prose ne me sied pas nécessairement plus que la poésie en vers, chez Rimbaud en tout cas.
Toujours est-il que le propos du poète est un véritable tournant pour la poésie classique ; on parle de vieux, de chercheuses de poux, de mendiants à l'église, de laiderons, d'une mystérieuse Hortense, sans se soucier toujours des très strictes contraintes poétiques, pour donner aux oeuvres un parfum piquant, léger, mais toujours suave, magnifique, entre bonheur et désespoir. Je peux évoquer les synesthésies, le travail sur les sonorités et les libertés de l'artiste, blablabla, mais je ne fais pas une dissertation de français et cela m'ennuie beaucoup.
Peut-être que finalement, je commence à aimer la poésie.
Je conclurai par une citation, deux beaux vers à se répéter le soir avant de s'endormir :
"L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles,
L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins."