C'est vrai qu'un livre qu'on considère introducteur à la philosophie, ca en jette si on dit ca familièrement. On parle du père de la philosophie avec Socrate, le modèle auquel tous les philosophes jettent au moins un coup d'oeil...En mettant que 4, je ne conteste pas l'importance que ce livre a eu...Il a eu une telle importance qu'il a perduré jusqu'au classicisme français avec toute cette caractérisation de l'ensemble tragique (le mythos, la lexis, l'opsis...): Une esthétique que Boileau mettra en avant comme symbole du théâtre. Aristote est un cadre okay largement...Je me demande si c'est un bon cadre alors.
Aristote porte sa vision du tragique comme une poétique: On l'entend sous le regard d'une activité critique qui s'applique à comprendre le fonctionnement de l'écriture poétique: Pas forcément la poésie mais l'écriture qui se veut agréable. Je n'ai rien à redire sur la rigueur du langage aristotélicien, je l'apprécie même mais il fait plus qu'écarter la comédie, il n'en parle même pas et si on ne traite pas la comédie, on ne peut pas traiter la tragi-comédie ou autre...Bon on est qu'à l'Antiquité, je ne peux pas critiquer qu'il n'ait pas atteint le stade de la tragi-comédie. Mais avant lui, il y a eu Aristophane: Auteur au registre comique qui pourtant critique les gens d'une manière très repoussante, très dégradante mais c'est sous le ton de la comédie, de ce qu'on juge de l'humour ce qui n'est pas de l'ordre de la poètique pour Aristote...Il séquence trop les deux. Le gros reproche que je mets à Aristote sur cet ouvrage, c'est de ne pas avouer que la comédie n'est pas que comique et est très instructive.
Aux temps de Versailles, on mettait certes la comédie en-dessous de la tragédie: Plus d'auteurs tragiques dont surtout Racine et Corneille. Racine qui comprenait peut-être par la poétique que son succès devait se traçer par la tragédie, il comprenait bien comment avoir du succès. Un symbole comme Corneille mais qui était le favori de Louis XIV ? Molière, le fanion de la comédie: Ne dit-on pas que la langue française est la langue de Molière et non pas celle de Racine ou de Corneille ? Je ne veux pas dire que Molière, c'est mieux que Racine: Ce que je veux au moins dire, c'est que la comédie s'asseoit à la table même de la tragédie déjà au siècle classique...Et d'ailleurs, Bertolt Brecht ne s'était-il pas distancer d'Aristote dans son Petit Organon pour le théâtre par l'humour dans le tragique ? Certainement. Bon, vous allez dire, je marque mon opinion par des arguments historiques sans trop dire ce que j'en pense moi. Bah, c'est vrai que je préfère lire du Molière ou du Brecht déjà, je m'y divertis un peu plus et c'est important aussi. Aristote explique bien la tragédie, très bons repères oui...Je trouve qu'il y a un manque derrière et puis là où je me tire un peu les cheveux, c'est la Mimésis.
La mimésis, symbole de l'humanité: L'homme est capable d'apprendre en imitant ce qu'il voit autour. Il renoue avec son humanité en se liant aux autres...Enfin, si je caricature ce que je vois, c'est pas si simple sûrement. Mais je me dis qu'Aristote dit qu'être humain, c'est comprendre la condition humaine par ce qui nous entoure...Mais comment se comprendre soi ? Comment puis-je me satisfaire d'être homme si je ne dois qu'obéir aux codes qui sont censés m'apporter ?...J'ai beaucoup de mal avec ca et je pense qu'on peut avoir une certaine simplicité en ne se laissant pas guider par cette phase d'imitation. Donc bon, ca commence à faire beaucoup de points où j'ai du mal. Vu que c'est un ouvrage important, je n'ai pas les tripes de lui mettre une note aux ras des pâquerettes mais je ne peux pas mettre la moyenne à quelque chose où je suis globalement pas d'accord...Voilà donc je pense j'ai bien justifié ma note: Après, ca doit être contestable ce que je dis mais en écoutant mes repères, j'arrive à cette conclusion-là (et puis je suis plutôt platonicien de surcroît).