"Pour qui sonne le glas" est un roman écrit par Ernest Hemingway. Il est le résultat de sa relation à la guerre, et plus particulièrement à son expérience de reporter de guerre aux côtés des républicains durant la Guerre d'Espagne. Soutien infaillible à la cause républicaine, il n'hésita pas également à soutenir financièrement un gouvernement démocratique attaqué par les fascistes européens. Malheureusement, son combat est d'actualité à une époque où l'extrême-centre est en train de faire une haie d'honneur à la Peste brune; à l'image de la France et son gouvernement anti-démocratique.
La Guerre d'Espagne en 1936 est le prélude à la 2ème (nous sommes à l'aube de la 3ème) Guerre mondiale et peu d'intellectuels l'ont alors pressenti, à part André Malraux en France et Ernest Hemingway aux Etats-Unis. A l'époque Hemingway se cherche, notamment sur les champs de bataille. Ainsi, il est blessé pendant la 1ère Guerre mondiale et cette expérience luis inspirera son roman "L'adieu aux armes". Il devient reporter pendant la guerre gréco-turque.
Correspondant de guerre pendant la Guerre d'Espagne, il est amené à écrire "Pour qui sonne le glas", publié en 1940,. Le titre est tiré d'un poème de John Donne signifiant que la mort de chaque homme affecte l'ensemble de l'humanité.
"La mort de tout homme me diminue,
parce que je fais partie du genre humain,
et en conséquence, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas ;
il sonne pour toi."
Nous sommes en 1937, en Castille. Un jeune américain, Robert Jordan, est chargé de faire exploser un pont stratégique pour empêcher l'envoi de renforts par les fascistes lors de l'offensive des troupes républicaines sur Ségovie. Cette destruction doit être synchrone avec l'offensive, aussi nous sommes avec le "héros" entourés de volontaires espagnols dans l'attente du moment propice. Cette attente dure trois jours qui nous sommes interminables, tant la tension est prégnante entre les protagonistes. En effet, le chef des guérilleros, Pablo, est hésitant à l'inverse des femmes du groupe, Pilar, son épouse, et Maria, une jeune femme arrêtée, torturée et violée par les franquistes Ce qui m'a touché dans l'écriture d'Hemingway, c'est le portrait de ces deux femmes présentes dans ce groupe d'hommes et faisant preuve de plus de courage. Elles soutiennent Jordan. Une idylle se noue entre Jordan et Maria.
Le style d'Hemingway nous donne l'impression de vivre les émotions de chaque protagoniste. Ainsi, nous sommes dans la tête de Jordan quand il se sacrifie au nom de la Liberté pour assurer la fuite des guérilleros, à la suite du dynamitage du pont.
La thème central est le sacrifice ultime au nom de la Liberté. On trouve également les thèmes de l'amour, de la mort. On se trouve en présence d'un chef d'oeuvre intemporel de la littérature.