Pour les adeptes d'un monde angoissant...

Depuis ma lecture de Les piliers de la terre, je suis tombé sous le charme de Ken Follett. Je trouve que l’écrivain gallois à un talent remarquable pour offrir de grande fresque histoire ou de grands romans d’espionnage. Cela fait donc quelques années que je guette la sortie de ses nouveaux ouvrages. Le dernier en date s’intitule Pour rien au monde. C’est avec enthousiasme que je me suis donc plongé dans cette lecture…

L’intrigue est dense et se diffuse aux quatre coins du monde. La lecture nous mène dans les arcanes du pouvoir chinois, dans le bureau ovale de la Maison blanche, dans le désert du Sahara ou dans les salons remplis d’espions de N’Djamana. Tout ce petit monde est lié et le moins que l’on puisse dire est que l’équilibre est fragile…

La première partie de l’ouvrage est consacrée à la mise en place de l’histoire. Chaque chapitre nous présente de nouveaux personnages, de nouveaux lieux et de nouveaux enjeux. La toile narrative commence à se mettre en place. L’immersion est rapide et profonde. Ken Follet a un talent rare pour faire entrer son lecteur dans son univers. C’est à la fois l’atmosphère qui nous envoute et l’intrigue qui nous passionne. Dès les premières pages, j’étais conquis…

Comment souvent, le travail de documentation de la part de l’auteur est assez remarquable. Nous sommes pleinement immergés dans le fonctionnement des institutions américaines ou chinoises dans leurs plus hautes sphères. L’univers de l’espionnage décrit apparait à la fois réaliste et mystérieux. Ken Follett nous propose aussi de découvrir le quotidien des autochtones au Tchad. Je trouve une nouvelle fois que le fait que l’histoire se déroule à plusieurs échelles autant sociales que géographiques est un atout narratif fort. La trame nous fait vivre l’Histoire à la hauteur des différents protagonistes qu’elle impacte.

Le scénario est une trame d’une richesse folle. La toile d’araignée mis en place par l’auteur est d’une densité et d’une taille importantes. Je dois bien avouer que son ampleur n’a cessé de me surprendre au fur et à mesure que les pages défilaient. Le concept de l’effet papillon est remarquablement exploité dans la construction du scénario de l’histoire. L’intensité dramatique ne cesse jamais de croître au gré des conséquences des différents événements qui nous sont racontés. Le suspense n’en fait évidemment que grandir au gré de l’avancée de la lecture.

Une des belles réussites du roman est d’arriver à faire exister une grande galerie de personnages. Je ne les listerai pas car cela serait fastidieux. Mais on se passionne pour le destin d’un grand nombre de protagonistes aux profils très différents. Même s’ils appartiennent tous à la grande toile générale, chacun vit sa vie avec ses enjeux qui lui sont propres. A chaque nouveau chapitre, on change de lieu et on retrouve des femmes et des hommes auxquels on s’est attaché et pour lesquels on a peur du devenir. Le suspense est intensifié du fait de l’empathie ressentie à l’égard de tout ce petit monde. On aimerait ne jamais les quitter.

Pour conclure car je ne veux pas trop vous dévoiler la trame, ce roman s’avère passionnant. Il est captivant du début à la fin et son dénouement est imprévisible. Cette lecture ne vous laissera pas indemne, soyez en sûr…