En 1960, le journaliste et économiste Roy Lewis imaginait cette aventure préhistorique, satire à peine voilée de la société de l'époque et de sa politique, ainsi que de ses débats idéologiques.
A partir de la farce goguenarde, l'auteur s'amuse de ses contemporains, observe la sacrosainte famille avec un mélange d'amusement et de sérieux anthropologique, choisissant une période reculée de l'histoire pour mieux parler du présent et de l'humanité.
Mais à travers l'humour, Pourquoi j'ai mangé mon père aborde des sujets extrêmement complexes comme le communautarisme, le progrès, l'éducation et surtout les dangers d'une puissance ingérable pour l'homme, Roy Lewis confrontant de plus deux visions du monde, opposant le progressisme à un discours plus réactionnaire, sans forcément prendre parti.
Bourré d'humour et d'anachronismes amusants, Pourquoi j'ai mangé mon père est également un intéressant récit sur la transmission du savoir, sur ce que l'on lègue (ou pas) à sa descendance. Des intentions louables et des thématiques passionnantes, malheureusement au service d'une trame parfois bancale et pas toujours palpitante, d'autant que l'ensemble accuse sérieusement les années.
Fort intéressant pour son époque et plutôt pertinent quand il se sert de la parodie pour décrire l'air de rien l'évolution de toute une espèce, Pourquoi j'ai mangé mon père ne m'a pourtant pas marqué plus que ça. Peut-être est-ce dû au fait de l'avoir découvert un peu tard ou à un style désuet (à moins que la traduction française ne soit en cause ?), je ne sais pas, mais il mérite cependant que l'on s'y attarde.