« Premier amour » est une nouvelle romantique autobiographique russe, qui est présenté sous forme d'une lettre écrite par le narrateur, qui n'est autre que Tourguéniev lui-même, et lue à ses amis à l'occasion d'une réunion à laquelle il était convenu de se raconter son premier amour.
L'objet de ce premier amour se nomme Zinaïda, fille d'une princesse vulgaire et ruinée. Ce titre de noblesse sied comme un gant à la jeune fille de 21 ans, qui possède la beauté, l'élégance, la grâce et la fierté d'une souveraine; et telle une princesse, elle est suivie par une véritable cour, et c’est une révolution. Le personnage de la jeune fille est totalement à l'opposé de l’habituelle candide, de l’ingénue soumise et dévouée. Elle est une femme fatale qui se joue de ses prétendants qui sont nombreux à venir la courtiser quotidiennement sous son toit, elle attise leur convoitise, les met en compétition, se laisse adorée puis les repousse. Elle le domine et s’en amuse, le rapport de force traditionnel est renversé.
Vladimir Pétrovitch, son jeune voisin de 16 ans est le fils unique d'une mère désintéressé et d'un père froid mais beau, pouvant se tourner en séducteur en un sourire. Au détour d'une promenade, les yeux de notre jeune héros vont se poser sur la sublime princesse, et sa vie en sera bouleversée à jamais, il tombe éperdument amoureux de Zinaïda. Il s'abandonne corps et âme à sa maîtresse, qui ne le considère que comme un enfant. Il apprend le bonheur de l'ivresse des sentiments, le désespoir du rejet, puis la tendre béatitude de l'espoir retrouvé. Il apprend la dévotion absolue, l'adoration, et chose aussi étrange que inattendue, la consolation d'avoir connu le chagrin. Il apprend l'amour.