Moi qui pensais qu'il était impossible de rendre compte de l'alpinisme par le biais d'un roman. Parce que j'ai commencé ces quelques romans de Frison-Roche hérité par ma grand-mère par un roman plus récent et qui est moins axé sur la grimpette (elles sont vite expédiées).
Ici, on se sent bien, on est dedans, on a l'impression d'accompagner ces grimpeurs. Le vocabulaire est riche, mais l'auteur se limite et délivre ainsi un récit accessible, avec quelques mots nouveaux qui n'empêchent pas la compréhension du déroulement si on ne va pas les vérifier au dico de suite. L'auteur est bien plus généreux dans ses descriptions de roche, de prise, de chute, de réussite, de ce qu'un grimpeur peut sentir en altitude. C'est assez prenant. Les phrases sont bien construites, les chapitres sont bien ficelés.
Par contre la structure est un peu étrange ; le récit semble construit autour de ce corps à aller rechercher, avec un flashback et une quête insensée mais délicieuse à suivre en tant que lecteur. Et puis dans le dernier tiers, contre toute attente, l'auteur change de sujet, un sujet tout aussi intéressant, mais que l'on aurait préféré voir traité pour soi (un roman entier là-dessus, quitte à ce que ça ne fasse qu'une centaine de pages) et ne volant pas ainsi la vedette à ce qui a été promis à l'origine. C'est un peu bizarre, et en plus ça paraît un peu superficiel, puisque le bonhomme guérira de son mal assez vite, sans heurts. Un conflit de dernière minute pas très bien développé, vite expédié, en somme.
Bref, un chouette roman mais qui souffre de son dernier tiers qui aurait dû être traité à part entière dans un autre roman.