Amélie Nothomb laisse la parole à son père Patrick pour qu'il nous raconte son enfance pendant la guerre sous l'autorité d'un grand-père, Pierre, un aristocrate désargenté poète de son état et ce n'est pas ainsi que l'on gagne de l'argent. Chez les Nothomb, seuls les plus de seize ans reçoivent une nourriture correcte, les autres se contentent souvent d'un bout de pain et de la compote de rhubarbe. Patrick va être sous le charme de cette bande d'enfants sauvages, il souhaite être gardien de but ou chef de gare. Ses grands-parents maternels le voient plutôt diplomate.
Comme ce roman vient de recevoir le prix Renaudot, une fois de plus je me suis laissé tenter par Amélie Nothomb et une fois de plus je suis resté sur ma faim. Les pages sur l'enfance de son père sont très bien écrites, j'ai pris plaisir à accompagner Patrick dans cette tribu peu conventionnelle, cette vie romanesque, l'écriture est agréable avec beaucoup de légèreté et d'humour, la construction est originale. Et puis patatras, lorsque Patrick devient diplomate, le récit devient long et barbant, cette prise d'otages est sans fin et sans intérêt. Une fois de plus j'ai eu l'impression que l'auteure bâclait son récit, pressée d'en finir et de vite rejoindre les plateaux de la télévision pour faire sa promotion.
Peut-être, un jour Amélie saura faire apparaître de son chapeau, comme une magicienne, un livre complètement abouti.