J’ai hésité entre un 8 et un 9… 8 étant, je dois le confesser, plus proche de ma conclusion « froide et détachée ». Mais bordel de poulpe, ça fait tellement du bien d’être enfin enthousiasmé par quelque chose après une avalanche de notes et d’appréciations au mieux mi-figue mi-raisin, d’œuvres vues avec un regard de vieil aigris bougon et de désillusions successives, que tant pis, va pour le 9 !
D’autant plus que je l’ai cherché longtemps ce précieux ouvrage qui arriverait à succéder à GoT. A me redonner ce kiff de lecture devant une bonne histoire de fantasy… J’en ai passé en revu un certain nombre et j’ai jamais trop été emporté par le bouzin… Jusqu’à ce livre. Là oui ! Là je suis chaud ! Là je suis à donf’ (peut-être un peu trop ; méfions nous, il ne s’agit que du premier tome ; je vais probablement déchanter par la suite…)
Vraiment c’est tout ce que j’aime : une narration très énergique, des personnages hauts en couleurs, pleins de péripéties qui s’entrecroisent et se défont de manière fluide, un univers relativement riche et vaste, tant sur le plan géographique qu’historique (même si, sur ce point là, on reste quand même très loin de ce qu’avait réussi GoT, faut pas dèc’), la dose de mystère qui va bien, mais sur lequel on évitera intelligemment d’insister trop lourdement (ce qui est toujours synonyme de déceptions ultérieures), un bon équilibre entre dialogue et description. Un style soigné et surtout efficace sans être pédant ni élitiste.
Alors entendons-nous bien, y a rien pour le moment de révolutionnaire ; ce n’est que du classique, de l’old-school… Mais tant que c’est bien fait ! D’autant que les recettes du genre ne sont pas tombées du ciel ; si elles existent, c’est aussi parce que bien maitrisées elles fonctionnent bien.
J’ai vraiment apprécié les différents personnages, tous plus sombres, imparfaits, ambigües, voire carrément fils de péripatéticiennes… Alors les mauvaises langues qui liraient mes critiques pourraient me trouver un brin inconstant à ce niveau… Et comme je lis mes critiques et que je suis mauvaise langue, je me dévoue et je m’y colle : il est en effet étonnant de féliciter ici le fait de suivre une bande de connards et d’avoir vilipendé il y a peu les 3 Mousquetaires pour exactement la même raison. C’est amusant à relever en effet. Après cela tient peut-être au fait qu’il s’agit de 2 genres différents (dark fantasy et capes et épées), ou bien au fait que ce livre ci est parfaitement conscient des personnages qu’il nous dépeint et le fait avec distance, là où le roman de Dumas semblait vouloir nous faire passer les 4 lascars pour des modèles d’héroïsme… Je ne sais pas trop… Toujours est-il qu’au final, je ne pouvais pas supporter D’Artagnan là où je prends un malin plaisir à suivre les pérégrinations de Jezal (jeune aristocrate pédant, lâche, stupide et imbu de lui-même)ou de Glokta (tortionnaire de l’Inquisition ; on a connu plus sympathique on avouera et pourtant… quel bon personnage).
Pour ce qui est des défauts, bin j'en ai pas spécialement relevé en fait... Allez, l'absence de carte dans le livre est une grosse faute de gout, mais bon, j'ai pu en chopper une sur le net, donc ça va, on pardonne...
Et aussi quelques fautes à droite à gauche (dans l'enchainement des dialogues par exemple), mais qui viennent peut être de l'éditeur (?)...
Il y a bien sûr des chapitres un peu en deçà que d'autres, mais bon, ça c'est le jeu ma pôvre Lucette, donc bon...
Non, vraiment, pas grand chose à redire, ce qui connaissant le vil pinailleur ronchon que je suis est plutôt remarquable...
Bref, une grosse révélation et un Livre que (encore une fois pour l’instant), je conseille fort vivement, notamment à toutes celles et ceux qui comme moi ont pris leur pied avec les bouquins ASOIAF ! Ca prolonge totalement l’expérience.
Vraiment hâte de voir la suite !