Nancy Huston s'intéresse aux auteurs nihilistes, "néantistes", d'Arthur Schopenhauer à des écrivains contemporains comme Elfriede Jelinek ou Linda Lê. Elle suit toujours le même schéma en insistant sur les biographies de ces auteurs pour finir avec un passage en revue de leurs oeuvres. Elle découvre donc des éléments biographiques communs à tous : problèmes familiaux, mères étouffantes ou insignifiantes, pères violents ou absents, génophobie, adhésion à des idéologies politiques extrêmes...
L'écriture est très fluide, j'ai bien accroché à son livre, mais j'ai eu du mal avec ses raisonnements. Elle laisse entendre que la pensée de tous ces auteurs, philosophes ou écrivains, est entièrement "causée" par les expériences personnelles et plus concrètement familiales. Du coup, ils apparaissent tous comme des individus fragiles psychologiquement, marqués à vie par des expériences plus ou moins traumatisantes datant de leur enfance. La formation d'un individu en dehors du cadre familial et plus tard en dehors d'un cercle d'amis, semble pour Nancy Huston impossible.
De plus, une confusion est faite entre les auteurs en tant que personnes et les personnages de leurs oeuvres. Il s'agit d'une identification du personnage littéraire à l'auteur qui n'est pas toujours entièrement pertinente.
nuca
6
Écrit par

Créée

le 11 nov. 2010

Critique lue 359 fois

nuca

Écrit par

Critique lue 359 fois

D'autres avis sur Professeurs de désespoir

Professeurs de désespoir
sofiamoulinovna
10

Pépite

Intelligent, bien écrit (auteure canadienne, ton de la discussion), c'est une vraie réflexion sur la différence homme/femme mais surtout un parti pris clair et solide à propos des grandes questions...

le 13 août 2018

1 j'aime

2

Professeurs de désespoir
amaranth
9

Faire de la souffrance une oeuvre grandiose

Pourquoi ? pourquoi sommes-nous généralement attirés par le discours nihiliste, qui rejette en bloc la société ordinaire, la famille : Jelinek, Schopenhauer, Houellebecq et bien d'autres... sont...

le 24 juil. 2014

1 j'aime

Professeurs de désespoir
Nanon001
8

Critique de Professeurs de désespoir par Nanon001

" Il se peut que si nous préférons si souvent le désespoir au bonheur, c'est que le bonheur est par définition fragile, précaire, destiné à disparaître. Le bonheur nous enrichit, certes, mais nous...

le 13 juin 2012

Du même critique

Oblomov
nuca
10

Critique de Oblomov par nuca

Le personnage principal, Oblomov (qui a inspiré le néologisme d'oblomovisme), est un rentier vivant à Saint-Pétersbourg et qui passe ses journées entières au milieu de son divan. Si au début, on a...

Par

le 7 août 2011

7 j'aime

Les Versets sataniques
nuca
9

Critique de Les Versets sataniques par nuca

Beaucoup d'appréhension pour ce bouquin car j'avais peur de ne trouver que de la provocation. Mais j'étais trop curieuse de lire ce livre qui a valu la fatwa à son auteur...(et puis, j'avoue que je...

Par

le 11 nov. 2010

5 j'aime

La Convocation
nuca
10

Critique de La Convocation par nuca

Sceptique les cinq premières pages, je suis finalement tombée amoureuse de l'écriture d'Herta Müller, prix Nobel 2009 de la littérature. Son roman n'est pas très accessible car elle nous plonge dès...

Par

le 7 août 2011

4 j'aime