La seule recommandation que je puisse faire au lecteur désireux d'entamer cette oeuvre est de garder à l'esprit que la psychanalyse, ou "psychologie des profondeurs" est avant tout une herméneutique, c'est à dire une science de l'interprétation. C'est avec cette pensée en tête que j'ai dévoré ce livre avec avidité.
Et pour cause, ce livre est, et c'est sa qualité première, écrit dans un langage accessible, simple, et compréhensible pour la lectrice moyenne et novice (que je suis).
Cet essai est un livre court, de deux-cent pages environ pour le contenu qu'il renferme. Ecrit en 1916, deux ans après la rupture de Jung avec Freud, mais réédité un nombre conséquent de fois par la suite, ce texte résume (nous sommes beaucoup renvoyés à d'autres ouvrages de l'auteur ou de ses camarades) simplement l'ensemble de la pensée de Jung.
Mais il ne s'arrête pas à la simple dimension psychanalytique, puisqu'au fil des pages, l'auteur abat sans pitié entre autres les théories de Freud, Adler et Nietzsche, mais également s'improvise médecin, psychologue, sociologue, parfois même historien ou théologicien, mais aussi rêveur, homme de goût, de culture et d'hésitation, qui fera tout au long de sa carrière attention à laisser sa théorie la plus ouverte possible aux critiques et aux nuances.
Sans forcément être d'accord avec sa théorie, ce livre est envoûtant, persuasif et complet. Court mais magistral.