On m'avait offert Purge à Noël, et les quelques critiques que j'avais lues ou entendues concordaient toutes "On ne ressort pas vraiment la même de cette lecture"... Eh bien je le confirme.
Purge est un roman extrêmement bien construit, naviguant entre les années 40-50 et le début de l'Occupation de l'Estonie par les Soviétiques et les années 90. Un demi-siècle d'Histoire, où l'auteur nous raconte une histoire dure, âpre, dont les femmes sont, comme souvent, les premières victimes.
Outre son thème, passionnant, ce qui fait la beauté de ce roman, ce sont ses personnages. La vieille Aliide, dont on découvre progressivement le lourd secret, et qui nous fait comprendre à quel point les choix peuvent découler de traumatismes profondément enfouis. La jeune Zara aussi, victime des mafias post-effondrement du bloc communiste, et qui vient "boucler la boucle", si dure que soit son histoire. Ces deux portraits sont travaillés tout en finesse, les clés nous sont livrées progressivement. C'est du très, très beau travail d'écrivain.
On ne ressort pas tout à fait la même, non. Impressionnée par le roman, révoltée par les réalités décrites dans ce livre et qui pourtant ne cessent de se reproduire, partout, tout le temps, intéressée par cette région que je ne connaissais pas.
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