Purge, c'est la rencontre de deux femmes, rencontre qui va leur permettre d'aller au-delà de leur honte et de leurs parcours violents et chaotiques.
Estonie, 1992. Aliide découvre au milieu de son jardin « la fille », Zara, une jeune femme meurtrie, en fuite d'un mauvais mari, cherchant à rejoindre Tallin.
Sa méfiance n'est pas injustifiée. Zara fuit en fait Berlin, et le réseau de prostitution pour lequel elle avait quitté sa mère et sa grand-mère, en croyant en un avenir meilleur.
Mais lorsqu'elle entend son souteneur évoquer Tallin, Zara décide d'agir : c'est là qu'elle ira et retrouvera sa liberté.
Aliide a connu bien des guerres et bien des jougs. Celui des allemands, puis des russes. Mais aussi celui de l'envie, de l'amour et de la jalousie. Autant d'étaux dont la pression ne l'a pas laissée indemne. Vieillissant seule dans sa campagne estonienne, elle découvre en Zara l'occasion de se purger de ce passé douloureux.
C'est un livre qui se lit bien malgré sa densité. L'écriture reste digne et simple, au fil des années qui sont dépeintes. Elle se fait pourtant violente, parfois choquante, explorant tous les éléments du dégoût et de la bassesse humaine, mais reste toujours droite. Un roman sur la difficulté de se trouver soi-même lorsque les évènements et nos pulsions nous éloignent, à chaque fois plus de soi. Mais un roman de la rédemption et du pardon, toujours possible, lorsque malgré la distance, on ne s'oublie pas complètement.
Emma Breton