Palahniuk nous livre ici un cru inventif plus par la forme que par le fond. Premier éceuil, le roman souffre de sa traduction française ( mais peut-on réellement blâmer quelqu'un d'avoir voulu tenter de traduire l'intraduisible ). Les premiers chapitres obligeant à s'adapter à ce style d'écriture découpée, hachée, violentée, empêchent, à mon avis, le lecteur de s'immerger dans les prémices de l'intrigue. Une fois le rythme pris, l'effet Palahniuk agit. L'Amérique en prend pour son grade, une fois de plus (une fois de trop ?). Critique. Subversif. Parfois trash. Toujours drôle. Jamais gratuit. Palahniuk fait monter son lecteur dans un train roulant à 200km/h, sans arrêt, droit dans le mur. Un mur qu'on attend, impatiemment... mais un mur bien fragile. Le choc final est bien minime. L'explosion étouffée dans une morale finale trop avouée dans un quasi "tout est bien qui fini bien".
Un roman à réserver aux fans de Palahniuk qui feront l'effort de s'adapter à l'écriture anarchique, pour savourer finalement "l'esprit sous acide" de cet auteur qui se renouvelle ici à travers cet exercice de style.