Quelques grandes pages... parmi d'autres
L'avis qui suit n'est en rien celui d'un spécialiste, mais bien plus d'un curieux néophyte désireux, dans un élan d'humanisme, de découvrir l'écrit le plus célèbre de l'un des pères de la révolution Française.
Deux dimensions m'ont particulièrement plu dans ce texte, qui est donc un plaidoyer argumenté pour l'accession à une souveraineté populaire. En premier lieu, le terme de brûlot politique mis en avant aux côtés d'autres superlatifs dans la quatrième de couverture n'est en rien usurpé : c'est bien un véritable discours politique, engagé, convaincu, argumenté que livre Sieyès, un discours propre à exciter la fibre « du débat politique du dimanche midi » qu'abrite chacun de nous. Un discours comme on n'en entend plus guère aujourd'hui (indépendamment de toute conviction partisane). La deuxième est la portée très large de la première partie du texte, organisée autour du plan reproduit plus haut, qui, parlant des rapports particuliers entre les trois ordres qui composent alors la France, pointe en fait certaines difficultés éternelles inhérentes à toutes les sociétés humaines.
Dans la deuxième partie du texte (en fait les deux tiers suivants), Sieyes, naturellement, argumente et propose. On passe alors du général au particulier, du théorique au technique et le curieux rapidement se perd... et s'ennuie.
L'intérêt de ce livre se limite donc à mon sens, pour le lecteur non spécialiste contemporain aux trente premières pages (sur près de 200) ce qui rend sa lecture franchement facultative.