La grâce de l'alchimiste
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le 18 mai 2017
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On retrouve avec plaisir Fred Vargas et les aventures pour le moins étonnantes du commissaire Adamsberg. Tout ce qui fait l’attrait de son écriture fluide, ciselée et décalée où les personnages sont tout autant marquants qu’ils sont si communs.
Pour ma part bien meilleur que temps glaciaires mais sans pour autant valoir ses précédents. On y retrouve tout de même toute la singularité de l’auteur.
De ses bons mots pour cette nouvelle aventure du commissaire avec cette façon si particulière de faire passer l’investigation elle-même au second plan, croisant deux enquêtes aux indices ténus, et comme souvent l’auteur renforce plutôt la caractérisation de ses protagonistes, appuyant sur la solidarité face à la noirceur des crimes avec cette pointe poétique et humoristique, jouant sur quelques légendes anciennes.
Adamsberg, personnage divaguant, en difficulté avec le vocabulaire toujours soutenu par un Danglard expert en références et autres sources étymologiques,...
Dans cette histoire malheureusement nombre de personnages imbuvables feront leur entrée, ce qui ne permet pas toujours à Adamsberg d’être serein.
On retrouve Veyrenc, lieutenant solitaire pourtant attiré par une personne loin celle-ci, d’être imbuvable, serveuse de restaurant qui semble voletait sans raison apparente près de la table où l’équipe se retrouve souvent, sensible elle aussi, apparemment, aux belles mèches rousses du lieutenant. Quant à Danglard, qui s’avère parfois rebelle entre deux bouteilles de blanc, il pense qu’Adamsberg est définitivement perdu et décide même de lui mettre des bâtons dans les roues. On se souvient que Danglard, précédemment, avait déjà tenu tête à son commissaire et qu’Adamsberg n’avait pas apprécié. Pas bien longtemps, son cerveau ne lui permettant pas de rester concentré sur une idée...
Mais c’est sans compter ses fidèles lieutenants qui le soutiendront dans l’adversité et notamment de Rotancourt, pilier dans tous les sens du terme, elle-même aux prises avec l’adversité amoureuse.
Mais l’héroïne de ce roman se nomme La Recluse, une araignée qui n’a rien à voir avec la Tegenaria, celle, des plus communes. La Recluse c’est autre chose, c’est tout petit, se cache et sort peu, elle n’est pas agressive et sait être poète, laissant ses petits s’envoler au grès du vent, telle la poussière…Alors cette histoire de Recluse et de ses meurtres incroyables semble des plus aléatoire et évidemment bien brumeuse…
Après de multiples chemins de traverses et indices au radar, le commissaire semble bien avoir raison. Il y a plus de soixante ans, une bande d’orphelins aurait été à l’origine d’horreurs perpétrées sur leurs jeunes compagnons, au sein même de l’institut bien gardé La Miséricorde et une vengeance semble être à l’oeuvre. Va-t-on découvrir le fin mot de l’histoire ? Peut-on laisser les crimes impunis ? Oui certainement car Irène ne veut pas que les enfants vengeurs soient inquiétés.
(Adamsberg a rencontré Irène au musée lors d'une rencontre avec l'arachnologue particulièrement imbuvable celui-là), et elle le suivra dans son enquête, elle même experte en Recluse. Adamsberg l’appelera juste comme ça assez régulièrement et étant deux individus qui regardent dans la direction opposée à l’autre, ils se sont bien entendus évidemment). Adamsberg va tenter d’y réfléchir mais il doit tout de même rendre justice....Sachant encore une fois qu’il ne pense que quand il dort, la manœuvre peut paraître compliquée.
On reste rassuré par l’arôme du bon café d’Estalère, de voir que le chat de la brigade est toujours présent, que Froissy, la spécialiste des recherches (celle qui a dans son bureau tout un stock de nourriture, au cas où) a été sauvée d’une mauvaise passe grâce à la solidarité de l’équipe. Le plaisir d’avoir des nouvelles de Zerk et du voisin absent du commissaire, (celui qui a le bras qui gratte alors qu’il n’a plus son bras, et à Adamsberg d’y penser parfois pour y déceler quelques bribes insoupçonnables, nécessaires à son enquête...). Toutefois, on s’étonne qu’Adamsberg puisse fumer, mais en fait, pas du tout, puisse qu’il fume seulement les cigarettes de son fils…/…voilà qui est dit et définitivement éclairci par l’auteur.
Créée
le 25 nov. 2017
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