Radio Libre Albemuth , ou Radio free Albemuth dans la langue de Richard Nixon , est un roman de science-fiction écrit par monsieur Philip K. Dick , publié à titre posthume en 1985. Je voue une dévotion totale à cet auteur - et la lecture de ce livre n'aura faite que la renforcer.
Je m'explique :
Le pitch du roman - qui semble être l'introduction à une trilogie d’œuvres quasi auto biographique - traite d'une Amérique tombée sous la coupe d'un mystérieux despote Californien du nom de Ferris Fremont. C'est dans ce monde que vit Philip.K.Dick lui même , ou du moins un de ces doubles parallèles. Lui et son ami Nicholas Brady grandissent à Berkeley et suivent , comme tout les américains révoltés de la cote ouest , l'évolution de Fremont et de sa gestapo. Mais Phil est inquiet pour Nicholas : ce dernier se met à lui parler d'une entité extra-terrestre qui aurait prise récemment contact avec lui , au creux de sa terne vie de disquaire. Cette dernière , répondant au doux nom de SIVA , heurte son subconscient et l'éveille à certaines réalités.
Et c'est fabuleux...PU-TAIN de fabuleux même. Je ne vais pas jouer au puriste - même si je dois en être un , et un sacré bon - , je ne vais pas lever mon petit doigt en l'air pour vous dires "Anh ! C'est un véritable chef d'oeuvre. Comment ça se fait que personne ne l'ait jamais lu ou compris , mdr ? gna gna je suis une merde gna gna gna". Non , je peux comprendre à quel point l'oeuvre de PKD peut être déroutante , et redondante. Mais , bon sang , là on touche au sublime dans le sens esthétique du terme. Le sublime ! Chez Philip K.Dick ! C'est cela qui est extraordinaire avec cette , je rappelle , simple prélude à une oeuvre plus large : elle ne parait pas être une oeuvre de Phil , ou du moins une oeuvre de fiction de Phil Dick. Cette oeuvre est un cantique , un chant grégorien à la gloire de la dignité , à la gloire du rêve humain.
A partir de la deux centième pages , faites l’expérience de lire ce livre avec dans les oreilles une quelconque musique religieuse et dites moi si Radio Libre Albemuth ne fait pas parti de ces nombreuses œuvres qui , non contentes de larguer ci et là des éléments de réflexions toujours plus profonds , parlent à votre âme ? On peut lire Ubik , ou Glissement de temps sur Mars et être dérouté , car c'est le but recherché. Mais ce n'est pas le cas avec Radio Libre Albemuth. Ici , on est en face d'un Tree of life , ou d'un Knight of Cups dissimulé sous une appellation science-fiction - j'ai envie de dire où est Terrence Malick , ou Villeneuve ; il y a matière là ! Et , une l'ultime fois , c'est PKD qui a pondu une chose pareil , celui que l'on considérait de son vivant comme un simple auteur de science-fiction fauché. Impressionnant...
L'émotion me submerge sans doutes trop facilement quand il s'agit de cet homme , et je sais qu'une adaptation filmique a été faite de ce fantastique roman , mais je ne veux pas écrire un résumé , suivis d'une appréciation banale. J'entends marquer le coup par une critique transie. Il me reste la trilogie elle même , et une année de lecture devant moi , mais ce roman , dans ses dernières pages , aura su réveiller en moi....eh bien l’être endormis. L’incandescente substance de mon être
PS : Est-ce normal d’être au bords des larmes pour la mort d'un chat de fiction , merde ?.