Quand j’étais gamin, je regardais Naruto, et l’attaque d’un des personnages s’appelait Rashomon. Dans les sous-titres, il était expliqué que Rashōmon était un chef-d’œuvre de la littérature japonaise. Il ne m’en fallait pas plus pour me donner envie de le lire. La sous-culture a servi d’amorce pour la culture, cette fois.
J’ai bien aimé l’ambiance, très lugubre, qui nous confronte aux répugnances que vivent les plus miséreux.
Un mendiant en proie à des questionnements moraux se retrouve à enjamber des cadavres sous une porte (la porte de Rashō) sous laquelle il cherchait à s’abriter d’une pluie assomante, dans la pénombre de la nuit. Il a faim et il marche sans trop de but, jusqu’à rencontrer une collègue d’infortune, décatie, qui attend la mort en arrachant les cheveux des cadavres pour en faire des perruques qu’elle vend ensuite.
La faim le pousse à s’en prendre à elle, il lui vole ses frusques pour les revendre, plongeant encore plus profondément dans la fange de la misère et de la corruption morale. Mais avait-le choix ?
Une nouvelle très courte qui m’avait marqué, surtout par sa forme glauque qui instaure le malaise. Lynch pourrait en faire un superbe film d’ailleurs