The greatest love machine
Le problème avec des personnalités comme Raspoutine, c'est qu'il y a tellement de mythes autour d'eux qu'on finit par perdre complètement de vue l'homme qui se cache derrière. Et ce n'est certainement pas Henri Troyat qui nous permettra d'y voir plus clair. L'écrivain met les pieds en plein dans le plat, décrivant un Raspoutine tel qu'on aime à se l'imaginer : Manipulateur rusé, fanatique convaincu au charme magnétique et la force de persuasion surhumaine. Tout au plus ne tombe t-il pas dans le fantastique le plus complet en laissant en suspens la véracité de ses fameux prodiges. C'est déjà ça mais cela reste peu. Car, en dépit de cela, aucun effort n'est fait par Troyat pour aller par delà les apparences.
Pour peu que l'on accepte ce point de départ fantaisiste, l'ouvrage se laisse lire sans problèmes. Troyat a au moins le mérite de savoir écrire et conserve tout le long un style fluide et agréable.
On attend avec impatience les prochaines biographies d'Henri Troyat consacrés, très probablement, à Bruce Lee (mort tué par des ninjas) ou à Elvis Presley (toujours vivant, caché dans un placard à balai de graceland).