Un requiem pensé comme une longue descente aux enfers.
C'est le sentiment que l'on a à la lecture de ce court bouquin, écrit simplement à la première personne. Qui insiste bien sur la vacuité de l'existence de cette classe moyenne, avec son perso tout attaché à son bonheur matériel mais verrouillé de l'intérieur parce qu'il est incapable de s'exprimer, d'exprimer ses sentiments, ses émotions. Manifestement, personne ne le lui a appris.
Alors on s'invente des prétextes pour ne pas parler, pendant que la vie dégringole autour de soi.
C'est fou comment chaque détail compte. La mort de JJ Goldman est un prétexte, comme souvent, à une progressive prise de conscience, équivalente à une dépression, de la douleur de vivre.
Mais le perso évolue finalement, malgré le bourbier de son mental, le bourbier de son existence.
Il finit, aux 3/4 du livre, par prendre conscience de son mal-être. Que sa petite vie bien rangée avec femme et enfants et d'une vacuité terrible et qui lui saute au visage.
Ca explose de partout autour de lui et lui... bah il est comme l'Etranger de Camus. Il ne sait pas ce qu'il ressent, il croit qu'il ne ressent rien au début, et puis... finalement si.
La chute n'en sera que plus dure.