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L’intrigue débute en 2018, juste avant le référendum sur le Brexit et la visite de Trump, sous un gouvernement conservateur, dont le ministre des Affaires étrangères (Boris Johnson) est, selon Nat, aussi ignorant qu’un âne. Nat et Ed, après chaque match de badminton, discutent politique, enfin, c’est surtout Ed qui parle en ardent défenseur de l’Europe. Il donne libre cours, à sa haine de Trump, de Poutine, et « des profiteurs bourrés de fric se faisant passer pour des hommes du peuple qui mènent le pays vers le précipice« . Ils, veulent saboter l’Union européenne, tandis que la Grande-Bretagne, s’est définitivement résolue à n’être plus que le « toutou » d’un président américain fasciste, lié aux fondamentalistes religieux. Voilà, on est rapidement dans le bain et dans la tonalité de cette lecture.


Je connaissais John Le Carré de réputation, et j’étais donc très heureuse de pouvoir découvrir son 25ème livre. Il a une carrière prolifique et sa renommée n’est plus à faire dans le domaine du roman d’espionnage. À l’heure de la consommation « fast-food » et de la digestion rapide, lire un John Le Carré, conduit nécessairement à prendre son temps ! Ce n’est pas une lecture qu’on ingurgite à la va-vite. Non pas par l’intrigue, première couche qui ne dévoile pas grand-chose, mais bien par la construction et la profondeur du propos.


John Le Carré, sait de quoi il parle, il prend le temps de poser les jalons avant de divulguer ses cartes. Comme il a certainement dû le faire du temps de la guerre froide, puisqu’il a lui-même été espion au service de sa majesté. À l’image des espions du bureau des légendes, John Le Carré, dresse un portrait, bien réel de l’espionnage, loin des scènes explosives, que l’on peut retrouver dans certaines lectures.


Ici point de surenchère, il prend le temps de poser les bases, mais surtout de les coller à la réalité. Ce qui pourrait être un handicap pour le lecteur actuel, plus habitué à l’action, a été pour moi une plongée dans ce flegme tout britannique, qui prend le temps d’analyser les situations, d’observer avant d’agir.


Sous couvert de roman d’espionnage, John Le Carré nous plonge en plein Brexit, avec des ramifications géopolitiques insoupçonnables, à l’actualité déroutante des relations internationales biaisées par la « folie » de Trump et la paranoïa de Poutine.


Europhile convaincu, il ne prend pas de pincettes, à travers son personnage principal, pour dire ce qu’il pense du Brexit et de ces hommes politiques qui dirigent le monde, notamment à travers des dialogues d’une grande vivacité et à l’humour qui m’a vraiment séduite.


John Le Carré tire habilement les ficelles pour diriger le lecteur dans un imbroglio d’intrigues, l’obligeant ainsi à ne pas baisser la garde, notamment grâce aux pistes trompeuses, et aux personnages obscurs. C’est du bon polar d’espionnage, c’est jouissif et jubilatoire.
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Ju-lit-les-mots
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le 7 janv. 2021

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