un bon policier de la rentrée plein d'allant et de vérités

« Tiens, reprend donc un peu de cette excellente soupe afin de nous parler à ton aise de tous ces pauvres gens car, après tout, il n’y a rien de mieux qu’une bonne table ornée de fleurs et d’argenterie pour nous inspirer des émotions socialistes. »
Après l’excellent La Daronne, en livre comme au cinéma, Hannelore Cayre nous enchante avec ce roman policier divertissant et plein d’allant.
Mise en abyme à 150 ans entre Blanche, la bretonne bretonnante reprographe judiciaire, de nos jours, découvrant sa filiation avec la riche famille des de Rigny et, à St Germain en Janvier 1870 avec les Prussiens à nos portes, ces mêmes de Rigny devant acheter un remplaçant pour leur fils Auguste pour lui éviter la guerre et neuf ans de vie de caserne. Où il sera découvert les origines discutables de la fortune des uns et comment les autres remirent les comptes à zéro au prix de quelques vies écourtées.


« Je tiens à préciser que nous avons sur notre île où les habitants cumule vie saine et lien social – on mange ce qu’on cultive dans son potager et tout le monde fourre son nez dans les affaires du voisin – un record national de centenaires. »


Dans cet ouvrage se lisant d’une traite ou par moments volés dans les transports, le lecteur se divertira pour sûr mais aussi s’informera sur la Commune et Janvier 1871 lorsque les Prussiens faisaient le siège de Paris transformant Versailles et St Germain en ville de garnison ; sur le principe de transaction libre (1868) principe par lequel un pauvre pouvait vendre son temps contre l’argent d’un bourgeois (aujourd’hui l’on peut légalement vendre un bébé) ; que la guerre (comme le Covid) profite toujours à certains ; sur la vie insulaire bretonne et ses femmes libres; sur la ville utopique de Auroville en Indes ; le diésel africain et les tripatouillages de la dépollution ; quelques injustices et redressages de torts et bien sûr sur les détails croustillants des dessous de la justice que l’auteur, avocate pénal de profession, distille toujours avec bonheur.


« -La pensée politique des gens ne se cantonne plus qu’au contenu de leur assiette. Personne ne m’a écouté.
-Moi aussi j’ai faim. Rentrons ! »


À lire !


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pikkendorff
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le 21 oct. 2020

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