Soyons franc : un bouquin autobiographique écrit par la fille de BHL sur sa rupture avec le Raphaël "quatre consonnes et trois voyelles" de Carla Bruni, n'étant lecteur ni de Paris Match, ni du Point, je partais avec un sale a priori. Et pourtant, convaincu par quelques "amis "(je vous mets des guillemets, vous méritez) de la qualité du livre, je me suis lancé.
Et j'ai accroché. L'écriture fluide, comme on pense tout haut, les trouvailles linguistiques (que j'ai déjà oublié pour vous dire combien elles sont impérissables) et les descriptions touchantes de ses proches rendent la narratrice sympathique, et le lecteur (même celui qui vomit BHL par tous les orifices de son humble carcasse) bienveillant.
Mais à force de bienveiller, on finit un peu par s'endormir, et surtout par s'en foutre, de ces histoires d'addiction aux amphètes, de gynécologie ou de corrida. Doucement, l'intérêt s'amenuise, et la sincérité touchante des débuts laisse une impression un peu gênante de vanité exhibitionniste. On finit par se dire qu'elle est bien sympa Justine, aucun doute, mais qu'elle pourrait peut-être finir sa catharsis en solo.
Les dernières pages se finissent au pas de course, pressé d'en finir avec cette fille au regard langoureusement plongé dans son nombril, à la langue alerte mais au propos finalement sans grande ampleur : l'amour c'est bien mais ça fait mal mais après on croit que c'est fini mais en fait l'amour ça revient, des fois.
Une leçon de vie comme on en prend quand on a 14 ans. Suffisamment bien écrite pour n'être pas désagréable à ré-entendre, mais pas de celles qui vous donnent l'impression de finir un livre meilleur que vous l'avez commencé.
Rien de grave, quoi.