Daniel Defoe se doutait-il que son histoire passerait à ce point à la postérité ? En tout cas, il fait naitre un personnage qui de nos jours fait partie de l'inconscient collectif.
Pour un livre écrit en 1700 et des poussières, il reste encore aujourd'hui remarquablement accessible. On perçoit assez rapidement que Defoe n'écrivait pas avec une intrigue précise en tête, tout juste une bride d'idée, d'où certaines longueurs inévitables pour un personnage qui passe la moitié du livre à survivre sur une île, matériellement, et spirituellement.
Si tout le monde a entendu parler de Robinson Crusoé, la plupart ne lisent que la version "résumée" ou "abrégée" de l’œuvre, celle correspondant à son exil forcé sur son île, à chasser des chèvres et guetter une voile à l'horizon. Bien conscients que c'est cette partie de l'histoire qui intéresse les enfants notamment, moult éditions suppriment la deuxième moitié du roman, pourtant passionnante, narrant le retour de Robinson à la civilisation.
Sans être aussi emblématique que la partie naufragée que tout le monde connait, le second volet de l’œuvre vaut pourtant le détour, ne serait-ce que pour la peinture sociétale de l'époque (religion, commerce, mœurs, etc), le regard de Vendredi sur les occidentaux, la réadaptation de Robinson à sa propre société.
Et si comme moi vous avez une édition de fin XIXème avec de magnifiques illustrations à l'encre de chine imageant les plus fameux passages du roman, c'est un bonheur absolu à lire et à regarder.
A découvrir donc, à redécouvrir peut être pour certains.