Ha, si Roméo avait eu un iPhone, ça ne se serait pas passé de la même façon
J'avais plus relu ni revu une adaptation de ce texte depuis si lontemps que j'en avais oublié certains éléments. Comme le fait que Roméo est amoureux d'une autre jeune fille au début.
C'était très agréable à lire en tous cas. J'apprécie beaucoup la construction, la manière dont le thème de la mort revient fréquemment dans le texte, préparant ainsi la fin tragique de nos héros. J'aime beaucoup certains dialogues qui sont audacieux, drôles, forts. Mais je trouve aussi qu'il y a quelques facilités dans les résolutions et que certaines situations auraient pu être approfondies. C'est d'autant plus choquant que, puisqu'il s'agit d'une pièce de théâtre, on ne retranscrit pas les actes dans tous les détails, si bien que lorsqu'un conflit est résolu à l'épée, ça ne prend qu'une ligne. Et c'est là qu'on se dit que c'est un peu facile, que le héros paraît invincible, qu'il n'y a pas de réel danger.
J'aime beaucoup les personnages, même si la plupart ne sont là que pour mettre ne valeur Roméo et que leur construction s'avère superficielle. En commençant le livre, J'avais vraiment peur de ne pas être capable de me souvenir lequel appartient à quelle famille, tant ils sont nombreux et que ma mémoire des noms laisse à désirer (en tant que professeur, cela me met souvent dans l'embarras), mais le texte est suffisamment bien écrit pour qu'on puisse se repérer sans pour autant avoir beaucoup d'explication.
Les thèmes m'ont beaucoup plu. Je n'ai pas eu l'impressoin de lire une véritable histoire d'amour. Si l'on analyse la situation, on a plutôt affaire avec deux ado qui croient avoir trouvé l'amour. Un peu comme les ado d'aujourd'hui qui s'imaginent chaque fois avoir trouvé l'élu(e) de leur coeur, sans se douter que quelques mois plus tard, la rupture sonnerait le glas. Je n'ai pas tout de suite été convaincu par les querelles familiales qui, au final, n'ont que peu de lien avec celle du couple phare de l'histoire ; certes, c'est ce qui explique la difficulté qu'ils ont à s'unir, mais si on y regarde d'un peu plus près, on se rend compte que leur union est assez simple. C'est vraiment le quiproquo, et donc l'absence de communication qui tuera le couple. Rien d'autre. Et si dans le fond, Shakespeare essayait juste de nous dire que dans un couple, il faut parler ?
Les querelles sont tout de même utiles, car elles intensifient les conflits, les rend plus impressionnants. Sans cette capacité à s'entretuer, la scène du balcon deviendrait tout de suite un peu plus banale. C'est donc un récit en parallèle, mais qui vient nourrir la tension du récit principal. C'est malin !
Bref, une histoire fort bien construite, fort plaisante, qui n'évite cependant pas certaines facilités.