Bon tout d'abord rappelons l'évidence, il ne s'agit pas d'un polar, même si une intrigue meurtrière apparait à demi-mots à la fin du roman. Mais on s'en fout, peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Roman noir, comme le suggère la critique dithyrambique de JB Pouy ? pourquoi pas mais ce serait alors plutôt gris clair tellement les personnages sont falots et superficiels. Vous voulez du noir, prenez "La fille de nulle part" de F.Brown ou "1275 ames" de J.Thompson ou "Eva" de JH.Chase ou "Une poire pour la soif" de James Ross. Là, avec Sarah Jane, je n'ai pas eu l'impression de lire un roman abouti d'un type névrosé qui écrit avec ses tripes, mais plutôt un exercice de style ou un mémoire de fin d'année d'un club d'écrivain amateur. Certes l'écriture de manque pas de qualité, les quelques réflexions philosophiques sur le sens de la vie citées à tour de bras dans l'introduction sont parfois bien senties et sauvent la platitude du chapitre en cours, mais bon ça ne suffit pas pour moi à faire un vrai roman. Déception donc pour mon premier James Sallis mais je suis prêt à lui donner une autre chance.