"Un palais des glaces, où le lecteur peut se perdre [...]"

Après avoir failli abandonner plusieurs fois, je suis venu à bout de ce Saules Aveugles, Femme Endormie de Haruki Murakami .. Ma première déception de la part de cet auteur. La lecture est compliquée car beaucoup de nouvelle sont inintéressantes, lourdes, poussives, et j'en passe .. La première partie étant la plus pesante à lire. Enfin, je ne sais pas si je suis objectif car j'ai moins aimé la partie que j'ai lu dans les magnifiques RER de Paris, alors que celle où j'étais au calme sous le soleil de l'Ile Maurice est beaucoup mieux passée.


Avant de m'attaquer sur le fond, je tiens à dire que je n'aime tout simplement pas les recueils de nouvelles .. Globalement je n'aime pas les nouvelles, car souvent les histoires se distinguent en deux catégories : Les bonnes nouvelles mais qui bien souvent auraient méritées d'être des histoires plus complètes et les mauvaises .. Ainsi, j'ai commencé ce roman avec pleins d'appréhension ..


Avec ces nouvelles, Murakami ne signe pas, comme la description le dit, un ensemble de miroir où le lecteur se perd et se retrouve. Car ici, Murakami ne réalise pas un seul miroir où je me retrouve et où je retrouve des personnes de mon entourage.. Par contre, à en analyser la façon de raconter et le nombre de nouvelles avec un écrivain comme héros, je soupçonne Murakami de faire constituer plutôt son propre miroir, et celui de ses connaissances. Du coup, bien souvent nous ne pouvons pas forcément le suivre sur les sentiers qu'il emprunte.


Niveau de la qualité, nous retrouvons aisément l'ambiance qui est propre à Murakami, et bien vite nous sommes dans cette ambiance que l'on affectionnait dans La Ballade de l'Impossible, Les Amants du Spoutnik ou Au Sud de la Frontière, à l'Ouest du Soleil.. Mais souvent les histoires ne suivent pas comme avec Saules aveugles, femme endormie, Le petit grèbe, L'histoire d'une Tante pauvre, Nausée 1979, L'homme de glace, Où le trouvais-je ?, La pierre-en-forme-de-rein qui se déplace chaque jour et Le singe de Shinagawa qui abordent ce coté surnaturel, mystique, métaphorique propre à Murakami mais contrairement aux romans elles semblent forcées pour qu'elles aient ce côté mais sans qu'il y ait vraiment d'envie de le faire .. Du coup c'est assez lourd à lire et on ne s'attache pas aux personnages.


Mais la majorité des nouvelles sont simplement vides, moyennes.. D'où ma note de cinq sur dix. Mais voilà, certaines ne valent pas grand chose mais se laisse lire (L'avion où Il se parlait à lui-même comme si il lisait un poème, Le couteau de chasse, Les crabes, Les vicissitudes des piqu'rocks) alors que d'autres sont sympas, voire presque bien, mais n’excelle pas non plus.. (Un récit folklorique de notre temps : la préhistoire du capitalisme à son stade ultime, Le septième homme).


Et même si nous restons souvent dans ce schéma de nouvelle qui sont souvent moyennes, certaines atteignent des extrêmes. D'un coté nous avons les particulièrement mauvaises, Le bon jour pour les kangourous et L'année des spaghettis .. Qui sont quand même des nouvelles sur un mec qui fait des spaghettis tout les jours pendant un an et un couple qui décide d'aller voir des kangourous .. Oui juste sur ça .. A un moment il faut arrêter d'abuser mais bon ! ... Et de l'autre coté nous avons les bonnes comme Le jour de ses vingt ans et La Tragédie de la mine de New York qui ferait d'excellents courts métrages (à mon sens), ou encore La Baie Hanalei qui est très bien ou Hasard, hasard, même si la première partie (celle du témoignage de Murakami) est assez ennuyante et inintéressante..


Le miroir est un cas particulier car elle serait un très bon passage dans un roman entier, comme une anecdote, que l'on aurait pu ajouter à Kafka sur le Rivage je trouve. Mais toute seule, elle est un peu légère pour être intéressante.


Les vrais seules deux nouvelles qui sont très bonnes et qui se démarquent par leurs qualités sont Les Chats mangeurs de chair humaine et La Luciole .. Ces deux nouvelles sont bizarrement devenus plus tard La Ballade de l'Impossible et Les Amants du Spoutnik, comme quoi je ne devais pas être le seul à penser cela.


Au final, Saules Aveugles, Femme Endormie laisse juste de marbre, des parties furent plaisantes à lire alors que d'autres furent à la limite du douloureux, mais une fois fini, on l'oublie assez vite. Ma première vraie déception dans mes lectures de Haruki Murakami, et si vous souhaitez lire ce livre, je vous conseille vivement de vous rediriger vers La Ballade de l'Impossible, Les Amants du Spoutnik ou Le Passage de la Nuit.

MrYerp
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le 3 mars 2015

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Yerp Ono

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