Pendant, mon séjour japonais, je lisais aussi le roman « Seins et Œufs » de Mieko Kawakami, une étoile montante des lettres nippones. Connue d’abord pour son blog et comme chanteuse, elle a conduit une série d’interviews avec Murakami, l’interrogeant sur la sexualisation des femmes dans son œuvre.
« Seins et Œufs » était d’abord une nouvelle, que l’auteure, native d’Osaka, a plus tard développé en un roman. En français, il semble que seule la version courte du récit soit disponible. Makiko et Natsuko sont deux sœurs, abandonnées par leur père et élevées par leur grand-mère après que leur mère, une hôtesse de bar, soit morte dans d’un cancer. Dans la première partie du livre, Makiko et sa fille adolescente, Midoriko, arrivent en train d’Osaka à Tokyo où sa sœur essaie de percer dans le monde littéraire tout en travaillant comme bibliothécaire. Makiko, qui comme sa mère travaille dans un bar, cherche des informations sur les options pour se faire refaire les seins. Sa fille, elle, refuse de parler, mais se laisse tenter par les livres qui s’entassent sur les étagères de sa tante.
Dans le deuxième volet, huit ans plus tard, Natsuko a réussi a publié un livre, mais plus que de sa carrière littéraire, elle se préoccupe d’avoir un enfant. Comme elle n’a aucune relation amoureuse depuis plusieurs années, elle se renseigne sur les possibilités de faire appel à un don de sperme. Ce faisant, elle tombe sur une association regroupant des enfants qui ne connaissent pas leurs pères biologiques, parce qu’ils ont été conçus via cette procédure de fécondation où le donneur reste anonyme.
J’ai beaucoup aimé découvrir, à travers « Seins et Œufs », un angle plus féminin de la littérature japonaise, une littérature, qui comme le pays, nous semble parfois toute proche par sa modernité, mais parvient toujours à surprendre.
http://www.lecturesdevoyage.travelreadings.org/2023/11/13/tokyo-la-ballade-de-limpossible-norwegian-wood-et-drive-my-car-par-haruki-murakami-et-seins-et-oeufs-par-mieko-kawak/