Je suis retourné plus tard à Saint-Malo, où Chateaubriand est né et a été enterré, seul, face à l’océan, dans une posture qui ne doit pas déplaire à ce génie que la modestie n’étouffait pas. Mais ce que j’ignorais en visitant cette superbe ville avec ses églises, ses maisons et ses toits d’ardoises bleues regroupés comme dans un cocon de murailles entouré par la mer, c’est que lors d’une féroce bataille entre Allemands et Américains en août 1944, elle fut presque entièrement détruite avant d’être reconstruite.
La bataille de la libération de Saint-Malo est le point d’orgue du splendide roman « Toute la lumière que nous ne pouvons voir (All the Light We Cannot See) de l’écrivain américain Anthony Doerr. Ce livre sensible, très bien écrit et construit, a été adapté en série télévisée pour Netflix. C’est l’histoire parallèle de Marie-Laure Leblanc, une jeune française aveugle, dont le père est serrurier au Muséum national d’histoire naturelle à Paris et de Werner Pfennig, un orphelin allemand passionné par les radios et les ondes, qui sera recruté pour devenir ingénieur dans une école hitlérienne. La guerre détermine bientôt leurs itinéraires et les amènent tous deux à Saint-Malo. Marie-Laure a trouvé refuge chez son grand-oncle dans la vieille ville, tandis que Werner cherche par triangulation à identifier la position d’un résistant qui renseigne les Alliés sur les positions allemandes en Bretagne.
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