Minuit.
Je ne parviens pas à dormir, je feuillette le catalogue des meilleurs thrillers psychologiques sans idée précise.
Il est là : Shutter Island.
Je n'ai pas vu le film, je n'ai pas voulu le voir avant d'avoir savouré le roman.
Et je l'ai ainsi sacrément savouré ; happée par l'intrigue dès les premières pages, embarquées avec les deux protagonistes sur ce bateau, en vue de l'île qui attise à la fois la curiosité et la crainte... un endroit où aborder ne nous semble pas une bonne idée, mais où il faut pourtant mettre pied.
Une lecture sans relâche, haletante, sans une seconde de répit. Une lecture où la distorsion se mêle à la lucidité... jusqu'à une certaine limite. Une lecture brute, pleine de démons de toutes sortes. Exactement comme l'enquête initiale - terrible -, oscillant entre mi-huit-clos fantasmatique, et horizon illimité où seul l'esprit risque de se perdre.
C'est ainsi que le mien s'est perdu, magnifiquement. Précisément à ces trois dernières pages ; brutales, bouleversantes, comme une centaine d'électrochocs.
Et c'est ainsi que l'on savoure un roman, une oeuvre d'art, un chef d'oeuvre.