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Nous sommes à la fin des années 60 où la Fraction Armée Rouge sème la terreur en Allemagne. Bernward est un écrivain, il est marié à Gudrun Ensslin. On découvre l’époque à travers l’opinion de Bernward, une époque coincée entre son terrible passé et un miracle économique que les jeunes ont du mal à croire.

Mi-essai, mi-fiction, cette lecture a parfois été complexe. Dense de références à la philosophie et à la littérature, j’ai parfois été perdue ou je n’ai pas compris les clins d’œil aux œuvres. L’auteur évoque surtout Freud, avec le fameux "tuer le père", le père de Bernward était Will Vesper, porte-parole de l’idéologie nazie. Ce père a participé notamment aux autodafés. Difficile donc pour Bernward de se forger, s’identifier contre cet homme.

A part cela, c’est une lecture intéressante. Pour les ignorants, comme c’était mon cas, on découvre la Fraction Armée Rouge, la bande à Baader, une Allemagne meurtrie par ses blessures passées, un présent où les gens ne se sentent mal à l’aise, un contraste bien trop fort entre ces deux époques en quelques années, trop rapide…

La bande à Baader, je connaissais de nom mais j’ai donc découvert ce groupe terroriste et ses revendications. Gudrun Ensslin et ses acolytes sont des êtres de destruction, ils ont besoin de détruire les gens, les constructions. De voir l’Allemagne de la guerre, les débris. Un souffle de révolte, la guerre a été vécue par la génération de leurs pères et elle laisse encore des traces.

Une écriture surprenante, une impression de bric-à-brac très structurée. En plus, c’est un écrivain caennais (ma ville natale :)).



Une lecture déroutante, intéressante. Parfois ardue.



Extraits :

Sans un sac de souvenirs où plonger la tête en cas de danger, vous êtes terriblement livré aux regards. (p.35)

La rupture permettait de redécouvrir la puissance des insultes, leur efficacité sur les corps. On oubliait trop vite ce que les mots pouvaient. (p.76)

L’enfer, beaucoup plus simplement, commence dès aujourd’hui, dans la dévastation quotidienne, quand on n’est plus capable d’aimer, devenu un déjà-mort parmi les autres déjà-morts. (p.112)

Les mots surgissaient tout armés de son corps, les mots comme des pistolets chargés. (p.141)



Alban Lefranc ~ Si les bouches se ferment, Verticales (2014)
Blueandnight
7
Écrit par

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le 2 juil. 2014

Critique lue 99 fois

Blueandnight

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