Colette a été marquée par une être supérieur, mystique, proche de la nature et interprétant de multiples signes, comme une grand prétresse à qui tout semble se plier.
De ces êtres dont on se souvient toujours comme s’ils étaient nimbés d’une grâce venue d’ailleurs.
De ceux qui vous marquent.
C’est encore pire quand l’être supérieur est votre mère. Comment exister à côté d'un tel monument?
Sido apparait aux yeux de Colette comme La Femme, la personne qui connait la nature, la comprend, la vit et la rescent, Colette a aimé sa mère, elle avait avec elle une complicité que l’adulte a peut être enjolivé dans ses souvenirs mais qui a assurément forgé l’écrivain qu’elle est devenue.
L’aura de Sido est présente dans chaque mot, chaque despription, chaque fleur et chaque couleur de ce texte.
Colette évoque ses souvenirs avec une poésie, un sens de la formule et des images aussi simples que fortes qui font qu’on plonge avec elle dans son monde. On ne le connait pas et pourtant il nous est familier.
Même ses rapports ratés avec son père sont palpables, le mal être de son frère qui est perturbé d’avoir retrouvé les lieux de son enfance dénaturés, tout ça évoque forcément nos propres souvenirs qui eux aussi doivent s’accommoder de l’évolution du monde.
Colette transmets sa sensibilité en quelques pages au cours desquelles on a plaisir à voir surgir un jardin, des senteurs, des fleurs.
Une bouffée d’air pur en somme.
Je suis heureuse d'avoir pu gouter à son écriture seulement maintenant, parce que c'est typiquement le genre de description qui m'aurait peu touchée il y a encore quelques années.