Suite à une apocalypse nucléaire comme tant d'autres, l'humanité se retrouve piégée sous terre pour se protéger de l'atmosphère devenue irrespirable. Survivant dans des silos, gigantesques constructions souterraines autarciques, les masses sont tenues dans l'ignorance de l'existence d'autres communautés identiques à la leur, et un énorme tabou pèse sur le concept d'extérieur. D'ailleurs, tous ceux qui y pensent un peu trop ouvertement sont envoyés dehors aussi sec, sacrifiés pour la belle cause de la tranquillité intérieure. À part cette violence mesurée, la vie dans le silo est plutôt paisible et bien réglée.
Le roman passe tour à tour la parole à plusieurs narrateurs pour nous immerger dans la réalité de l'endroit. Le shérif, son adjoint, la maire, les hommes et femmes des Machines, du service informatique ou de l'infirmerie, les différents points de vue nous donnent à la fois un descriptif complet du fonctionnement et de l'histoire du silo, et un aperçu des tensions et des problèmes qui y naissent. La paix apparente cache un système bien plus global, et ses exécutants sont prêts à tout pour le faire marcher sans accroc, agissant dans l'ombre pour cacher l'immensité de la mission des silos. Mais les tensions s'accumulent, les erreurs enrayent la machine et le bouchon est prêt à sauter...
Univers post-apo assez mystérieux, huis clos, survie, action, rebondissements puissants, quelques scènes à tenir écartées des claustrophobes aussi, en bref un mélange excellent de science-fiction punchy et intelligente, qui réserve probablement un bon lot de surprises dans les deux tomes suivants.