Le lecteur connaît le personnage fétiche de Conan Doyle, Sherlock Holmes, vedette incontestable de la littérature mondiale, mais sait-il que l’auteur avait d’autres cordes à son arc ? Du fantastique à l’aventure, en passant par la science-fiction, Sir Arthur Conan Doyle a touché à de nombreux genres. Pour ce Sir Nigel (dont il faut lire également la suite La Compagnie Blanche, écrite 15 ans auparavant !), nous touchons au roman médiéval à la Walter Scott. Mais avec quel brio ! Un véritable petit bijou qui fait regretter la trop grande mainmise de Holmes sur l’œuvre de Conan Doyle. Car il faut le reconnaître, pour l’amateur du genre et pour les autres, ce Sire Nigel est un petit chef-d’œuvre. Le récit, mené de main de maître, nous entraîne dans les aventures du dernier chevalier à une époque où les premières bombardes font leur apparition, en pleine guerre de Cent ans. On suit donc l’écuyer Nigel dans sa quête initiatique où l’attendent de nombreuses aventures, combats et découvertes, de l’Angleterre à la France, sur terre et sur mer. On ne peut rester indifférent à cette lutte désespérée d’un jeune homme qui cherche à maintenir en vie ses rêves de grandeur dans une société en pleine mutation où l’esprit chevaleresque surnage, mais pour peu de temps encore.