Quelle puissance... Le roman de Ryan Gattis nous embarque dans une guerre des gangs absolument extraordinaire. Le rythme du roman ne freine jamais - surement grâce à la multiplication des points de vue et de la narration.
Tout démarre le 29 avril 1992 suite à une décision judiciaire controversée à Los Angeles lançant le début d'une série d'émeutes et de soulèvements partout dans la ville. Certains quartiers délaissés par les forces de l'ordre deviennent donc propices à des règlements de compte ultra-violents entre bandes rivales.
Au cours du roman, on rencontre toutes les activités illégales, mafieuses même, des bandes ultra-violentes et tout est fait pour nous rendre mal à l'aise. Le livre démarre par l'agression terrible d'un vendeur de fast-food, innocent, qui va déclencher une réaction en chaîne. Il est le seul membre d'une famille qui n'est pas tombée dans l'enfer des gangs. On va se prendre d'affection pour cette famille mais n'est-ce pas là un problème ? Ses membres sont des gens ultra-violents comme les autres et l'engrenage de violence et de vengeance mis en place est parti pour ne plus s'arrêter.
On regrettera cependant une traduction pas toujours habile du roman. Déjà le titre devenu "Six jours" au lieu de "All involved" (ce qui pourrait se traduire par "Tous impliqués/concernés" qui a une dimension symbolique bien supérieure). Ensuite, on imagine la tâche du traducteur difficile dans un jargon bien spécial propre à ces milieux.
Finalement, on voit qu'il s'agit d'un texte impressionnant traitant des problèmes sociaux aux Etats-Unis et de la justice et de la police américaine dont les décisions dans certains cas restent toujours autant contestés (comme par exemple le cas de Ferguson il y a 2 ans).