Si on parle de plus en plus de Joe Hill, ce n'est pas le seul fils de Stephen King. Owen écrit également, bien que ses oeuvres n'aient pas encore été publié en France...
Ainsi, Stephen et Owen s'associent ici pour écrire ce pavé pas loin des 1000 pages. Tout commence à Dooling, une petite ville américaine typique, qui a cependant la particularité d'abriter une prison pour femme, et d'avoir une shériff (et non UN). Mais c'est bien dans le monde entier que va produite un étrange phénomène : les femmes qui s'endorment se recouvrent d'un cocon et ne se réveillent plus (mais restent en vie). A Dooling, Eve fait son apparition, et parait être la seule femme capable de s'endormir et se réveiller sans probléme...
Au vu de la taille mastoc du bouquin, vous comprendrez aisément que cette base tient sur les premiéres pages, mais que l'histoire va ensuite se développer, mettant en avant de nombreux personnages de la ville, dans une oeuvre presque chorale. Le soucis étant, dans un premier temps, que la construction du roman est trop simple, trop classique. On ne peut pas vraiment se dire surpris à un moment quelconque. C'est du King typique, reprenant un chemin qui rappelle beaucoup, par exemple, celui du Fléau. Au point qu'on part bien d'une épidémie. Et au combat entre le bien et le mal se substitue une opposition entre hommes et femmes. Avec un personnage centrale donnant à réfléchir aux différents camps, à la maniére de ce que l'on trouvait dans La tempête du siécle, par exemple. De plus, j'ai plusieurs fois tiqué sur l'équilibre du roman. On sent bien le désir des auteurs de vouloir donner une place importante aux femmes, de remettre les hommes à leur place, sans pour autant ne faire de la gente masculine que du négatif. Mais ça peine à fonctionner. A plusieurs reprises, on sent que la narration essaie de se raccrocher aux branches. L'envie est là, mais c'est bancal.
Et voici pour les points négatifs d'un roman qui, au delà de ça, reste tout à fait bon dans son ensemble. On le lit avec plaisir, et je l'ai d'ailleurs bouclé trés vite malgré le nombre de pages. J'ai pu facilement imaginer une adaptation en mini-série, et j'ai pu ressentir de la sympathique, ou de l'antipathie, vis à vis de certaines personnages. Voir même un passage de l'un à l'autre à certains moments. L'écriture reste fluide, typique de la patte de Stephen (difficile d'ailleurs d'identifier clairement les passages sur lequel Owen est intervenu, ou inversement du coup), et le roman, bien que mineur dans la longue carriére de Papa King, m'a plu. Au vu des romans précédents, j'en attendais plus, mais il n'y a pas de raisons de le déconseiller. C'est un bon livre, qui souffre de ses influences, de ses auto références, mais qui est loin d'être à jeter.