Woody Allen, 84 ans, bientôt 85, nous livre son autobiographie et pour la résumer simplement on peut dire qu'il y a avant la rencontre avec Mia Farrow (et Soon-Yi Previn) et après.
Avant ladite rencontre Woody nous présente sa famille ashkénaze, sa scolarité désastreuse, ses débuts comme fournisseur de blagues pour comiques en manque d'inspiration puis sa carrière de scénariste, acteur, metteur en scène, ses 2 premiers mariages ratés, sa liaison avec Diane Keaton puis avec d'autres femmes… bref son parcours, le tout raconté avec une plume alerte.
Puis vient la rencontre avec Mia Farrow puis leur liaison de 13 ans. Et soudain le ton change radicalement. Il faut dire qu'il y a de quoi car, suite à sa liaison avec Soon-Yi Previn, fille adoptive de Mia et son ex-mari Andre Previn, il se retrouve accusé de viol sur sa belle fille Dylan par Mia Farrow. Une enquête va avoir lieu et le blanchir de ces accusations mais cela va l’empêcher d'obtenir la garde de Dylan et Satchel (le futur Ronan, prétendument fils de Frank Sinatra, ex-mari de Mia Farrow (oui je sais c'est compliqué à suivre mais tout est compliqué à suivre chez les Farrow, famille hyper dysfonctionnelle) . Je ferme la parenthèse).
Malgré les péripéties judiciaires, la carrière de Woody se poursuit, il enchaîne films, concerts (il joue de la clarinette), pièces de théâtre, mise en scène d'opéra…
Et survient l'affaire Weinstein et le mouvement #metoo dont Ronan Farrow (alias Satchel à sa naissance) se fait le procureur & porte parole et le cauchemar recommence, ses films ne sont plus distribués aux USA, sa belle-fille Dylan maintient ses accusations de viol, des acteurs se désolidarisent de Woody Allen, seul Moses, autre beau-fils de Woody soutient son beau-père publiant des tribunes pour tenter de le réhabiliter en démontrant que le prétendu viol n'a jamais eu lieu et qu'il aurait été impossible qu'il ait eu lieu, je vous renvoie à sa tribune de blog.
Faut-il lire ce livre, à mon avis oui.
Laissons les derniers mots à Woody Allen, lui-même.
Je regrette d’avoir dû consacrer tant de pages à la fausse accusation à mon encontre, mais toute cette situation a apporté de l’eau au moulin de l’auteur et ajouté une dimension dramatique fascinante à une vie par ailleurs routinière. Pour un type dont le temps fort de la journée consiste en une promenade dans les rues de l’Upper East Side, un scandale étalé à la une de tous les tabloïds fait certainement monter le niveau d’adrénaline. Je suis d’accord avec Francine du Plessix Gray, qui écrivit après m’avoir interviewé voici bien longtemps : « Il n’y a rien de palpitant dans la vie de Woody Allen. »
Une dernière pour la route.
Et puis, être misanthrope, ça a du bon…les gens ne vous déçoivent jamais.