Ce livre emprunte son titre à un poème de Rimbaud, le très connu Bateau ivre dont je ne connais personnellement pas un vers. C’est très à la mode de faire ça (et je compte en faire de même pour mon livre, mais en prenant un vers de mes propres poèmes because who need Rimbaud anyway?). Un très grand roman comme disent les profs de français : on est dans la fin des années 60, au tout début en Algérie, puis dans l’immigration française. Les rêves d’une famille d’immigrés qui pense tout recommencer; la cité HLM, la dégradation progressive. Mariage forcé, violence conjugale, drame familial, on passe par toutes les émotions. Le devant du tableau ne doit pas vous faire oublier la toile de fond : la réalité qu’à connu toute une partie de la société française, des immigrés plutôt que des Français, des immigrés plutôt que des expatriés, venus par ce qu’ils ont aimé ou défendu la France, venus parce qu’on les a obligé à être des Français de second de zone, rejeté de tout côté. Excellemment bien écrit, ce livre se lit en une journée si vous arrivez à sécher discrètement le travail.
Ce livre est un immigré algérien, il n’est donc malheureusement pas admis à l’ENS malgré sa connaissance extensive de Rimbaud et sa maîtrise du mot primesautier.