Dans Son Excellence Eugène Rougon, Émile Zola nous plonge dans les arcanes du pouvoir politique sous le Second Empire, à travers le personnage d'Eugène Rougon, un ancien avocat de province devenu ministre. Eugène Rougon, héritier de la brutalité paternelle et de l'ambition maternelle, incarne une soif insatiable de domination, dépourvue de vanité ou de quête de richesse, mais animée par un pur amour du pouvoir. Zola dépeint un homme d'une médiocrité intellectuelle flagrante, dont l'unique talent réside dans la manipulation des autres, une compétence qu'il exerce avec une maîtrise implacable. Le roman révèle les coulisses de la politique, où les intrigues, les alliances et les trahisons se succèdent dans une danse macabre. À travers des tableaux dynamiques et acides, Zola critique férocement la sphère dirigeante, exposant la corruption et la violence inhérentes à un système dans lequel la fin justifie les moyens. Eugène Rougon, malgré ses défauts, émerge comme le plus grand des Rougon, un homme dont la chute est aussi spectaculaire que son ascension, victime de sa propre hubris et des caprices du pouvoir qu'il chérit tant.