Bien que le nom puisse nous induire en erreur avec ses fausses consonances de pratique sexuelle déviante, la bit-lit est un genre littéraire. Enfin, plutôt un sous-genre, résultant d'un accouplement sauvage et forcé entre la fantasy urbaine et la chick-lit, ou littérature écrite par les femmes pour les femmes.
En théorie, je dis, pourquoi pas.
En pratique, ça nous donne des chefs d’œuvre comme Twilight.
Mais bon, il faut donner une seconde chance à tout, et bien que l'ami Edward Aux Dents D'argent ne m'ait guère emballé, j'ai essayé d'aller un peu plus loin dans l'aventure bit-lit. Bragelonne m'a poussé au cul grâce à leur campagne pour les dix ans de la maison, et vu que la bit-lit c'est un peu leur bébé, j'ai acheté Sorcière pour l'échafaud.
Déjà, première remarque : la nouvelle couverture est beaucoup plus plaisante que l'ancienne, qui, il faut l'avouer, est juste dégueulasse. Je pense honnêtement que je ne me serais pas laissé tenté si ils avaient laissé ce dos d'adolescente en gros plan. Brrr.
Enfin bref, le constat : c'est écrit simplement, mais efficacement. Un récit à la première personne avec juste ce qu'il faut de grossièreté et de langage familier, tout en restant dans le tout public. On suit donc les tribulations d'une sorcière radiée de la police des créatures fantastiques, contrainte à vivre en fugitive sous peine de se faire simplement et proprement descendre par ses ex-équipiers (oui, ils sont assez tatillons sur les démissions là-bas), et qui pour pouvoir espérer vivre un jour en paix, va essayer de faire tomber un individu haut-placé aux agissements douteux contre sa liberté.
On alterne ainsi entre les passages au calme et les phases d'action, avec sans oublier un peu de romance et d'érotisme, ça reste de la bit-lit que diable.
Et malheureusement, parce que c'est le principal défaut du bouquin. Si l'héroïne avait été un homme, j'aurais dit qu'il pense en permanence avec sa bite. Ne pouvant traduire littéralement cette expression, je me contenterai d'un : Rachel Morgan est chaude comme un camion à churros.
Voilà. Notre sorcière fantasme sur presque tout les protagonistes du roman à un moment ou un autre. Même sur le Minimoys ailé qui lui colle au cul, c'est dire.
Outre ce défaut devant surement provenir de mon excès de testostérone, j'ai passé un moment court mais sympa, dans un univers qui à défaut d'être original reste soigné et fouillé. Je lirai sûrement la suite un jour ou l'autre, quand ils auront ré-édité la série avec de nouvelles couvertures probablement, mais en attendant, merci Miss Harrison de m'avoir réconcilié avec un genre auquel j'attachais peu de crédit.