Soundtrack
6.7
Soundtrack

livre de Hideo Furukawa (2003)

En 2003 Furukawa Hideo publie Soundtrack, qui n'est certes pas son premier livre, mais qu'il considère comme le véritable début de son "oeuvre". En France, deux de ses romans postérieurs sont déjà parus dont Alors Belka, tu n'aboies plus, déjà bien déjanté, mais ce n'est rien à côté du choc de Soundtrack. Tout commence pourtant benoîtement dans une intrigue à la Robinson Crusoé avec deux enfants qui se retrouvent naufragés sur une île déserte. Un début plutôt mignon qui pourrait être accompagné d'une musique symphonique. Mais cela ne va pas durer et le roman, une fois nos deux héros à Tokyo, et séparés, va de plus en plus ressembler à du hard rock pour se terminer dans un concert assourdissant qui ferait ressembler les Sex Pistols aux Beach Boys. Totalement punk. Avec Soundtrack, uchronie tokyoïte, comme l'écrit Furukawa lui-même : " D'une certaine façon, il n'y aucune forme de contrôle dans ce roman." C'est un euphémisme, ce livre est délirant dans sa forme et dans ce qu'il raconte et c'est un miracle que de pouvoir s'y retrouver dans ces scènes hallucinées qui ressemblent à un trip sous acide dont la devise est "No Future." Certains passages sont carrément illisibles, il faut bien l'avouer, fruits d'une imagination débridée où un climat tropical assiège la capitale japonaise, où un flot d'immigrés se heurte aux tenants d'un Japon aux japonais "de race pure", où les souterrains pullulent de rebelles, ... Le genre de livre où la danse devient une arme de persuasion massive et où un corbeau à gros bec s'attendrit devant la projection du Cuirassé Potemkine d'Eisenstein, entre autres moments marquants. Moyennant quoi, il y a tout de même une sorte de logique et de dramaturgie cohérente dans ce maelström de mots et ce tsunami d'événements. Une vraie vision apocalyptique à laquelle le qualificatif de dingue ne rend pas suffisamment honneur. Honnêtement, le livre est très difficile à lire de bout en bout même si l'on apprécie une littérature loin des canons habituels. L'antidote ? Barbara Cartland, peut-être ? Ciel !

Cinephile-doux
5
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le 4 janv. 2017

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3 j'aime

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